Cette année, les organisateurs ont décidé de rendre hommage à un artiste et compositeur qui a beaucoup donné à la chanson kabyle: Medjahed Hamid. La 8e édition des Journées poétiques Youcef Oukaci et Si Moh Ou Mhend auront lieu du 25 au 30 juillet 2010 à Timizart, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le festival sera organisé sous le haut patronage de la ministre de la Culture, par les associations culturelles Youcef Oukaci et Si Moh Ou Mhend, en partenariat avec le Haut-Commissariat à l'amazighité, la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et les APC respectives de Timizart et de Souamaâ. Plusieurs activités culturelles ont été concoctées afin de faire de cette édition un rendez-vous digne d'un hommage à la hauteur de l'artiste Medjahed Hamid. Ainsi, la première journée sera consacrée aux déclamations des poètes participants ainsi qu'à la communication animée par Hacène Halouane sur «la poésie et l'enfance». De son côté, Youcef Merahi, secrétaire général du HCA, animera une deuxième conférence intitulé «Sin wawalen illeliyen ghef tmazight». Dans la soirée de la même journée, aura lieu l'animation d'un montage poétique, suivi d'une soirée théâtrale avec le théâtre régional Kateb- Yacine de Tizi Ouzou qui présentera une pièce intitulée: Si pertuf de Mohya et mise en scène par Ahmed Koudi. Les journées théâtrales se poursuivront avec l'animation d'autres conférences comme celle d'Ali Mouzaoui sur «la poésie à l'image». Abdennour Abdesselam interviendra pour sa part sur la poésie de Si Mohand Ou M'hand et Charles Beaudelaire. Saïd Chemakh parlera quant à lui de «Youcef Oukaci, ger wawal d twenza». D'autres pièces de théâtre seront aussi au menu: Timès de la troupe Imnayen de Taourirt Mokrane et la pièce Si Lehlu de Mohya, présentée par la troupe Imesdurar de Mekla. La clôture des journées théâtrales est prévue pour le vendredi 30 juillet 2010. Pour mémoire Medjahed Hamid, auquel un hommage est rendu à travers ces journées poétiques, est un artiste qui a composé à la plus grande chanteuse kabyle de tous les temps: Nouara, que Matoub Lounès appelait à juste titre la diva. Medjahed Hamid a aussi chanté plusieurs de ses chansons ayant bercé plusieurs générations. «Incontestablement, Medjahed Hamid est l'un des compositeurs qui ont su, par leurs créations, donner ses lettres de noblesse à la musique kabyle. Son nom reste certes étroitement lié à des oeuvres monumentales mais aussi à des noms d'illustres artistes tels que la diva à la voix d'or Nouara, ou encore les légendes plus que jamais vivantes que sont Matoub Lounès, Taos Amrouche...Medjahed Hamid, c'est aussi ce nom qui se confond intimement à la célèbre émission Ichenayen Uzekka qu'il a animée d'une main de maître, vingt ans durant à la Chaine II de la Radio algérienne, jamais complaisant mais généreux en enseignements. C'était une école pour les graines de star qui, pour évaluer leurs capacités artistiques, s'y rendaient pour affronter le maître, craint mais adulé à la fois», rappelle Halim Akli dans une présentation de l'artiste. Medjahed Hamid a à son actif, une carrière de plus de quarante ans et des dizaines de chansons à textes. Ce n'est que des années plus tard qu'il prend la décision d'éditer enfin ses chansons sous forme de CD et de cassettes, à la demande persistante de son public. Son premier album D kem a été édité par Maatkas Music en 2007, suivi d'un deuxième intitulé Tagujilt en 2008. Medjahed Hamid a aussi composé des chansons que devait chanter le Rebelle, Matoub Lounès. Mais le destin en a décidé autrement. Pour les auditeurs fidèles de la Chaîne de radio kabyle, la voix de Medjahed Hamid est devenue mythique et elle leur manque tant.