Le ministre a mis en exergue la volonté de l'Etat de lutter contre la mauvaise gestion dans le secteur de la santé. Après la série de scandales qu'a connus l'Institut Pasteur d'Algérie, l'organisation et la gestion de celui-ci semblent être à l'ordre du jour de l'agenda de M.Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ce dernier a insisté, jeudi à Alger, sur l'importance de la redynamisation de cet établissement. En effet, beaucoup de zones d'ombre entourent la gestion de ce que qualifie le ministre d'«institut de référence médicale à l'échelle mondiale durant les années 70 et qui, hélas, a connu par la suite des turbulences». De quelles turbulences s'agit-il? Le ministre fait-il allusion aux scandales qui ont entaché l'IPA et dont le dernier en date est le procès de dix accusés, dont le directeur général de l'institut en fuite à l'étranger, poursuivis pour mauvaise gestion ayant entraîné la dilapidation de deniers publics, conclusion de marchés en violation de la législation et obtention de privilèges illégitimes? Fort probable. Aussi, le non-renouvellement des stocks par l'IPA et les soudaines ruptures de produits vitaux dans le traitement et le suivi médical de milliers de malades ayant empêché les hôpitaux à travers le pays de fonctionner normalement, sont aussi autant de dysfonctionnements à pointer du doigt. Dans ce contexte, le ministre a affirmé la disponibilité de l'Etat à déployer tous les moyens financiers pour sa relance. Mais n'est-ce pas que le problème dépasse le cadre financier pour remettre en cause une gestion défaillante et souvent décriée? M.Ould Abbès, quant à lui, préfère rassurer. «Nous savons que les compétences et les moyens matériels existent. Nous devons seulement réfléchir sur l'organisation et le fonctionnement de l'Institut, et ce, à travers une politique fondée sur le dialogue et la cohérence entre les acteurs du secteur de la santé», maintient-il. Aussi, préconise-t-il de se pencher sur les voies et moyens à mettre en place afin d'aboutir à des solutions pour redynamiser l'Institut Pasteur d'Algérie, capables selon le ministre, de fabriquer l'ensemble des vaccins et d'assurer une autosuffisance en termes de produits pharmaceutiques. Sur sa lancée, le ministre a tenu à mettre en exergue la «volonté de l'Etat de lutter contre la mauvaise gestion» dans le secteur de la santé d'une manière générale. Il a mis l'accent sur l'humanisation de l'accueil des personnes malades dans les hôpitaux, relevant, à cet égard, que tout un programme est en chantier. Cependant, combien de fois, pareilles promesses ont été faites par les responsables qui se sont succédés à la tête du département de la santé? Pas plus que l'année dernière, M.Saïd Barkat, son prédécesseur, tenait les mêmes propos. Par ailleurs, et lors du conseil d'administration de l'IPA, M.Ould Abbès est revenu sur une prochaine fabrication par l'Algérie de certains produits pharmaceutiques. Il a confirmé, à ce sujet, «la détermination de l'Etat à diminuer progressivement jusqu'à l'éradication totale de l'importation des sérums, vaccins, réactifs et des médicaments». Rejetant toute pénurie de produits, le ministre soulignera que «nous oeuvrons pour une diminution progressive mais rapide de l'importation des sérums et des vaccins. Pour celle du médicament, qui est un produit stratégique, ça sera plus long, mais nous n'allons ménager aucun effort pour l'éradiquer avant 2014.»