L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) n'est plus ce qu'il était. Après avoir été durant des années un institut de «référence médicale», l'IPA est passé par une période de mauvaise gestion, de crises et de perturbations qui se sont répercutées négativement sur son fonctionnement et ses missions. D'où la nécessité aujourd'hui de «réhabiliter» cette structure et lui faire retrouver ses lettres de noblesse. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé, jeudi dernier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Djamel Ould Abbès a, à ce propos, insisté sur «la redynamisation de l'activité de l'IPA, notamment en termes d'organisation et de gestion». Le premier responsable du département de la Santé, qui s'exprimait lors du conseil d'administration de l'Institut Pasteur, a souligné que l'IPA «est capable de fabriquer l'ensemble des vaccins et d'assurer une autosuffisance en termes de produits pharmaceutiques, c'est pourquoi il faut réfléchir ensemble sur les voies et moyens à mettre en place afin d'aboutir à des solutions pour le relancer». Ould Abbès a fait part de «la disponibilité de l'Etat à déployer tous les moyens financiers pour la relance de cette structure, qui «fut durant les années 1970 un institut de référence médicale à l'échelle mondiale», mais qui «qui, hélas, a connu par la suite des turbulences», déplorera-t-il. Selon le ministre, «les compétences et les moyens existent». En revanche, il est capital «de réfléchir sur l'organisation et le fonctionnement de l'Institut, et ce, à travers une politique fondée sur le dialogue et la cohérence entre les acteurs du secteur de la santé», a précisé encore Ould Abbès. Pour rappel, il y a quelques jours, Ould Abbès avait, lors d'une visite effectuée à l'IPA, annoncé que cet établissement allait bénéficier de trois appareils de détection de médicaments contrefaits, d'un montant de 220 millions de dinars, affirmant que ces équipements de pointe conçus aux Etats-Unis sont disponibles uniquement en Algérie et en Afrique du Sud. Notons, d'autre part, que la mission de contrôle des médicaments était confiée exclusivement au Laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP). Ce dernier se charge désormais de contrôler tous les produits, princeps et génériques, y compris les vaccins, avant et après leur mise en vente sur le marché, avait laissé entendre récemment le professeur Mohamed Bouslimane Mansouri, directeur général du LNCPP. Le ministre de la Santé a d'ailleurs mis l'accent, jeudi dernier, sur la qualité et la sécurité de tous les produits pharmaceutiques. Tout en insistant sur «la volonté de l'Etat de mettre fin à la mauvaise gestion dans le secteur de la santé d'une manière générale», le ministre rappelle également que «tout un programme est en chantier pour l'humanisation de l'accueil des personnes malades dans les hôpitaux». Il confirmera, d'autre part, la détermination de l'Etat à «diminuer progressivement jusqu'à l'éradication totale de l'importation des sérums, vaccins, réactifs et des médicaments». «Nous œuvrons pour une diminution progressive, mais rapide de l'importation des sérums et des vaccins. Pour celle du médicament, qui est un produit stratégique, ce sera plus long, mais nous n'allons ménager aucun effort pour l'éradiquer avant 2014», a expliqué le ministre. Il a tenu, par ailleurs, à démentir l'information rapportée par des malades chroniques, selon laquelle des médicaments vitaux sont en manque. D'après Ould Abbès, «il n'y a aucune pénurie de produits pharmaceutiques actuellement». A. B.