Relance n S'exprimant devant son conseil d'administration, le ministre de la Santé a estimé «important de redynamiser l'activité de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), notamment en termes d'organisation et de gestion». Après la valse des nominations de deux directeurs généraux en l'espace de neuf mois, la rupture de stocks en sérums, vaccins et réactifs, c'est au tour du nouveau ministre de la Santé, M. Djamel Ould Abbès, de revenir sur la situation de l'Institut Pasteur d'Algérie, que certains qualifient de «délicate». Ould Abbès souhaite une réforme complète de la gestion de l'IPA. Si dans les années 1970 et jusque vers les années 80, l'IPA était une référence médicale régionale et mondiale, car fonctionnant selon les standards médicaux internationaux, M. Ould Abbès relève que «cet établissement, hélas, a connu par la suite beaucoup de turbulences». «Nous savons que les compétences et les moyens matériels existent. Nous devons seulement réfléchir sur l'organisation et le fonctionnement de l'Institut, et ce, à travers une politique nationale fondée sur le dialogue et la cohérence entre les acteurs du secteur de la santé», a estimé M. Ould Abbès. « Il faut réfléchir sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour aboutir à des solutions en vue de redynamiser l'Institut Pasteur d'Algérie, qui est capable de fabriquer l'ensemble des vaccins et d'assurer une autosuffisance en termes de produits pharmaceutiques», a ajouté le ministre qui précise que ces solutions doivent être trouvées ensemble». Pour de nombreux observateurs, l'intervention devant les premiers responsables de l'Institut Pasteur annonce sans aucun doute de prochains réaménagements dans le fonctionnement et la composante humaine de cet établissement. Signe de cette volonté des pouvoirs publics de faire le ménage et de reprendre la main au sein de cet important établissement médical, où sont notamment testés ou fabriqués les sérums, vaccins et réactifs, le ministre n'a pas manqué d'annoncer «la volonté de l'Etat de lutter contre la mauvaise gestion dans le secteur de la santé d'une manière générale». Concernant les produits pharmaceutiques, M. Ould Abbès a confirmé la détermination de l'Etat à «diminuer progressivement jusqu'à l'éradication totale de l'importation des sérums, vaccins, réactifs et médicaments», niant une quelconque pénurie de ces produits actuellement. «Nous œuvrons à une diminution progressive mais rapide de l'importation des sérums et des vaccins. Pour celle du médicament, qui est un produit stratégique, ce sera plus long, mais nous n'allons ménager aucun effort pour l'éradiquer avant 2014», a-t-il conclu.