Roberto Baggio va faire son entrée à la Fédération italienne, aujourd'hui, en tant que responsable du secteur technique. L'ancien international devra insufler un nouvel élan à la Nazionale. Demetrio Albertini, Gianni Rivera et peut-être Paolo Maldini seront les autres visages de cette révolution. De la pampa argentine aux réunions pompeuses. Roberto Baggio a décidé de sortir de sa retraite où il était depuis six ans. Finies les parties de chasse dans les grandes étendues sud-américaines où il a une hacienda, entre parenthèses sa famille et la religion bouddhiste auxquelles il consacrait son temps depuis l'arrêt de sa carrière en 2004. Il Divin Codino, comme on le surnomme, a accepté d'entrer à la Fédération italienne comme nouveau responsable technique. Une mission plus qu'un vrai poste pour l'ex-international âgé aujourd'hui de 43 ans. Il ne sera pas rémunéré mais simplement défrayé. Une sorte de volontariat pour remettre la Nazionale sur les rails. L'officialisation n'interviendra que ce mercredi mais Roberto Baggio s'est déjà montré très enthousiaste à l'idée d'aider son pays. «Je suis disponible à 100%. Ça va être très prenant et, je l'espère, divertissant. Il y a beaucoup à faire mais je suis prêt. D'abord, il me faudra comprendre les choses.» La Fédération a fait le choix d'un homme de caractère plus que d'un vrai manager pour ce poste de coordinateur que l'on pourrait rapprocher de notre DTN. Baggio n'a pas de diplôme d'entraîneur, même s'il a commencé en juillet, des cours pour les obtenir. Mais c'est un vrai connaisseur du football italien et surtout une figure appréciée qui s'est toujours donné à fond pour l'Italie (27 buts en 56 sélections). Il n'y a qu'à en juger par les réactions intervenues après l'annonce de cette arrivée. «Le nom de Baggio a mis tout le monde d'accord, explique Renzo Ulivieri, entraîneur national. On laisse la place aux jeunes, c'est un signe fort.» «C'est une bonne chose car Roberto Baggio est le foot, ajoute Sandro Mazzola, ancien international et désormais dirigeant. Il va apporter son expérience. Je l'ai eu comme joueur. Quand il a une mission, il se donne toujours à fond.» Sur le site de l'Inter Milan, où Baggio est passé (1998-200), l'éloge s'est fait via un communiqué: «Un vrai champion au service du football. Son talent et son expérience seront très utiles dans le secteur technique.» Un mois et demi après l'élimination au premier tour de la Coupe du monde, l'Italie commence donc sa révolution. Roberto Baggio n'est pas le seul homme appelé au chevet de la Nazionale. Gianni Rivera, ancien n°10 du Milan AC et de la Squadra dans les années 70, premier Ballon d'or italien (1969) devrait se voir confier le secteur enseignement et jeunesse. Quant au poste de coordinateur des équipes de jeunes, il se jouera entre Giancarlo Antognoni, Arrigo Sacchi et Paolo Maldini. Il y a quinze jours, Demetrio Albertini, vice-président de la Fédération, s'était vu confier la responsabilité du Club Italie. Une entité chargé d'inculquer, comme en Espagne, une marque de fabrique dès le plus jeune âge.