Il souhaite un attaquant de classe internationale et un milieu défensif d'impact. Le champion de France en titre Marseille a terni son statut d'entrée samedi après sa défaite logique devant Caen (1-2) au stade Vélodrome, affichant, dans l'attente d'un recrutement atone, de multiples lacunes dans son jeu. Le coach marseillais Didier Deschamps n'est pas resté longtemps avant d'insister dans son commentaire d'après-match: «Je suis convaincu que cette équipe doit être renforcée.» Deschamps n'a de cesse de faire passer le message à ses dirigeants depuis la fin de la saison dernière. Il souhaite un attaquant de classe internationale et un milieu défensif d'impact. Les faits de samedi lui donnent raison. Niang, plutôt habitué aux débuts de saison saignants, a manqué de pugnacité toute la rencontre. On a connu le capitaine marseillais plus gaillard. Comment ne pas mettre en partie cette contre-performance sur le compte de la contrariété née du refus de ses dirigeants de le laisser rallier Fenerbahçe et ses très alléchantes propositions financières...? Le milieu a aussi failli. Cissé et Kaboré peuvent être plus combatifs, plus décisifs dans l'impact physique. L'abattage du Bordelais Alou Diarra, cible de Deschamps, aurait été bien utile samedi pour couper les trajectoires face à une équipe plutôt joueuse...L'arrière-garde n'a pas été brillante non plus: si Mbia dégage toujours la même assurance, l'absence de Diawara, remplacé par le jeune N'Diaye manquant de vitesse parfois, est préjudiciable, surtout avec un Mandanda apparu nettement moins à l'aise que lors des matchs de préparation. La défense marseillaise aurait aussi gagné en sérénité avec Heinze, mais l'international argentin est jugé à court de préparation et s'interrogerait aussi sur un départ. Autre circonstance atténuante: la suspension de Brandao, qui sait user les défenses, ce qu'aucun élément offensif, pas plus Valbuena qu'Ayew, n'a pu réaliser. Deschamps est à Nantes dimanche pour un match de charité en faveur des sinistrés de la tempête Xynthia. Il espère que la journée sera mise à profit par ses dirigeants pour faire avancer les dossiers. On l'imagine d'ailleurs un brin soulagé par le retour de congé du directeur général Antoine Veyrat, homme des négociations. Le club peut, en tout cas, disposer d'une nouvelle bouffée d'oxygène financière, d'environ 8 M Eur, apportée à parts égales par l'actionnaire Margarita Louis-Dreyfus et la holding Eric Soccer, qui coiffe le club. Cela ne sera pas de trop, car la distribution de primes importantes liées au titre de champion, le coût de la résiliation du contrat de Morientes (1,5 M Eur) et les difficultés persistantes à vendre les joueurs (à l'exception de Koné parti pour 3,5 M Eur au Qatar) sont autant de facteurs limitants. Surtout que l'un des principales valeurs marchandes, Hatem Ben Arfa, semble se diriger vers un prêt, payant certes, à Newcastle. Une épine dans le pied financier de l'OM.