Avec l'arrivée de Laurent Blanc à la tête des Bleus, le «Petit Coq» d'origine algérienne, peut rêver de retrouver sa place en sélection tricolore. De retour en équipe de France après plus d'un an d'absence, Samir Nasri peut de nouveau rêver à des lendemains qui chantent en sélection avec l'arrivée aux affaires de Laurent Blanc et le départ de Raymond Domenech avec qui ses relations n'ont jamais été simples. Le milieu d'Arsenal (23 ans, 15 sélections, 2 buts) ne le dira jamais, mais il a sans doute accueilli la fin du bail de l'ancien patron technique des Bleus comme une libération. Le différend entre les deux hommes datait de l'Euro-2008 au cours duquel Nasri avait été désigné comme l'un des fauteurs de troubles, responsable de la fracture entre la génération qui avait mené les Tricolores dans le mur (élimination au 1er tour). Depuis, Domenech ne l'avait d'ailleurs aligné qu'à trois reprises, dont la dernière en mars 2009 en Lituanie, avant de l'ignorer pour la Coupe du Monde, lui et les deux autres illustres représentants de la «génération 1987», Karim Benzema et Hatem Ben Arfa. Dans «la chasse aux egos» lancée par l'ex-sélectionneur, Nasri a fait figure de cible idéale. Le Gunner s'est refusé, lundi, à révéler sa vraie réaction en apprenant son absence de la préliste des 30 pour le Mondial. Même si le joueur se dit ne pas commenter la décision de l'ancien coach des Bleus, il est facile d'imaginer son énorme déception. A écouter les louanges que lui inspire la philosophie prônée par Laurent Blanc, on peut d'ailleurs percevoir en creux, une critique sans nuance de la méthode Domenech. «Il veut qu'on joue vers l'avant, qu'on attaque quand on a le ballon, a-t-il déclaré. C'est la façon dont je conçois le football. Il a énormément de crédibilité parce qu'il a été un grand joueur avec un grand palmarès et à Bordeaux, il a eu du succès aussi en tant qu'entraîneur.» Un beau tacle à Domenech, à qui collera toujours l'étiquette de technicien n'ayant jamais rien gagné. Reste désormais à profiter de ce changement d'atmosphère pour enfin se faire une place de choix en équipe de France. Comme tant d'autres avant lui, Nasri, le Marseillais aux origines algériennes, a été trop tôt comparé à Zinedine Zidane avant de disparaître du circuit bleu. Outre ses problèmes disciplinaires, l'éclosion au plus haut niveau de Yoann Gourcuff lui a également coûté très cher. Résultat: l'ancien meneur de jeu de l'OM doit maintenant prouver qu'il peut être autre chose qu'un recours en l'absence du Bordelais, qui sera suspendu pour les deux premiers matchs des éliminatoires de l'Euro-2012. «Arrêtez de m'opposer à Yoann, a-t-il lancé. Je peux jouer avec lui. On est 22 à vouloir revenir au mois de septembre.» Nasri le sait mieux que quiconque: l'arrivée de Blanc lui ouvre de nouvelles perspectives mais pour lui comme pour d'autres, bannis de l'ère Domenech (Benzema, Ben Arfa), rattraper le temps perdu passera forcément par une belle prestation en Norvège, mercredi.