Cette ville, jadis réputée pour sa propreté et son odeur de jasmin, devient, de plus en plus polluée ces dernières années. L'exode rural et la surpopulation de la cité des Hammadites ont fini par faire de la ville lumière, une ville éteinte et noire. Que ce soit au centre-ville ou à travers les dédales du vieux Bougie, la pollution semble gagner chaque jour du terrain, si l'on en juge par ces amas d'ordures déposés au bord des trottoirs et au seuil des immeubles. Ménagères, femmes de ménage et concierges ne prennent plus la peine de vider proprement leurs poubelles. Les sacs en plastique éventrés vomissent leurs entrailles à même le sol, alors que les agents de l'entretien ne prennent pas la peine de nettoyer convenablement les quartiers. Plus bas, vers la sortie Est de la ville, le spectacle est encore plus désolant. Les cités dortoirs, amas hétéroclite, offrent une image de désolation indescriptible. L'entrée des immeubles semble former un endroit stratégique pour les moustiques, mouches, cafards et autres bestioles nuisibles. Les rats, de leur côté, ne se font pas prier, pour trouver un abri à l'intérieur de ces cités, qui se dégradent chaque jour davantage et jetées en pâture aux microbes et à toutes sortes de maladies. La quinzaine économique étant close, les trottoirs de l'avenue de la Gare ressemblent, à s'y méprendre, à un champ de bataille. Chiffons, cartons, emballages, sachets, papier journal et autres, forment le trophée final de cette quinzaine. Les commerçants, pressés de plier bagage, n'ont rien laissé que désolation, livrée au vent de l'amertume dont souffre la ville de Béjaïa ces derniers temps. Il est grand temps de revoir la carte sanitaire de cette ville millénaire et de remettre les pendules à l'heure en matière d'entretien de ces cités. Il y va de la santé du citoyen. Si le mal est en nous, en revanche la balle est dans le camp des autorités locales et des services concernés qui devraient sévir. Béjaïa pourra-t-elle respirer un jour un air pur et sain? Espérons-le.