Cette fois-ci, ce n'est plus une campagne pour un simple coup de pinceau sur les façades d'immeubles qui est lancée. Il s'agit, affirme-t-on, de rendre l'authenticité à travers l'aspect original aux anciennes constructions d'Alger-Centre qui datent, pour nombre d'entre elles, du début du siècle dernier si ce n'est d'avant pour certaines. Les procédés mis en branle sont: décapage, décrassage, dépoussiérage, lavage... Dans la commune d'Alger-Centre, à l'initiative de la direction de l'aménagement et de la restructuration des quartiers (Darq), dès le départ, il était question pour les autorités de supprimer les antennes paraboliques, de déplacer les climatiseurs, de rénover les façades et mettre fin à une anarchie dans l'installation des paraboles qui enlaidissent les façades des immeubles. Aussi, il est utile de rappeler que plus de 20 millions d'assiettes paraboliques ont été installées depuis 1990. Les moyens pour éliminer ce «phénomène de prolifération anarchique des paraboles dans les immeubles, altérant leur cachet architectural» étaient à l'étude avait indiqué en février 2009 le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Dans le but d'«effacer» l'aspect Dans l'optique de rendre à Alger, son habit premier, on observe depuis quelque temps quelques chantiers occupés à opérer un ravalement complet de certains immeubles situés sur les grandes avenues, notamment le Front de mer. Sont ainsi ciblés par ces travaux, qui se déroulent sous l'égide de l'APC d'Alger-Centre et des services de la wilaya d'Alger, entre autres les boulevards «Che» Guevara, de la République et Zighoud-Youcef. Sur ces boulevards, des immeubles emblématiques y ont été construits au début du siècle dernier par des architectes de renom dont ont peut citer le célèbre Le Corbusier. Ce sont ceux du siège de la wilaya d'Alger, la Banque d'Algérie, de l'hôtel Essafir (ex-Casino-hôtel-Aletti), l'Opéra (aujourd'hui le Théâtre national d'Algérie), le Conseil de la Nation (ex-Palais de l'Assemblée algérienne)...Ainsi, a-t-on constaté hier, de visu, sur le boulevard de la République au moins quatre chantiers. S'entretenant avec L'Expression, un ouvrier qui s'attelait à décaper les anciens matériaux et peintures des arcades d'immeubles, expliquait que «ces arcades sont construites à l'aide de grandes pierres taillées dans le grès. Nous avons la tâche de les décrasser de tous les matériaux étrangers dont ils ont été enduits depuis des décennies en dépit de leur aspect naturel. Il s'agit de peintures à l'eau et à l'huile, de ciment, de plâtre, de papier...» Nous déplaçant sur un autre chantier sur la place de la Grande Poste d'Alger, l'entrepreneur en charge des travaux s'est refusé à tout commentaire «sur ordre de ses supérieurs de la wilaya.» Pressé par le journaliste, il s'est hasardé à quelques explications dont la principale est: «La mission dont tous les opérateurs ont été investie, soit celle de rendre à ces immeubles leur authenticité et leur cachet d'antan...» Même réticence de réponse constatée auprès des ouvriers qui s'affairaient sur une petit chantier du même type sur le Bd Che Guevara, près de l'Ancienne-Mairie. Mais les échafaudages et les débris de plâtre et de pierres nous ont renseigné sur la nature des travaux effectués. Au début du siècle, une vague de construction de style néo-mauresque se saisit d'Alger. On élève alors des édifices de style mauresque comme ceux de la Grande-Poste, le siège de la Dépêche d'Algérie (Boulevard Khemisti), les Galeries de France, devenu aujourd'hui le Musée des arts contemporains.... C'est cette authenticité architecturale que veulent restaurer les responsables du projet de ravalement d'«Alger La Blanche».