L'Observatoire de l'investissement et des partenariats en Méditerranée est formel. L'Algérie n'attire pas les IDE. L'Algérie n'est pas le seul pays à subir une contraction des investissements étrangers. Au Maghreb, la Libye et le Maroc vivent le même scénario. Seule la Tunisie fait figure d'exception. Ces informations proviennent de l'Observatoire de l'investissement et des partenariats en Méditerranée qui dresse une situation des investissements au premier semestre 2010. Il conclut que la situation du Maghreb n'est pas reluisante. Il constate une augmentation de 29% en nombre d'annonces d'IDE mais une baisse de 20% des montants au premier semestre 2010 rapportés à l'année 2009. Ce sont au total 1,7 milliard d'euros qui sont annoncés en un semestre. Un chiffre historiquement bas en comparaison du montant annuel moyen depuis 2003 qui s'élève à 8,8 milliards d'euros. La baisse des montants atteint 60 à 80% pour l'Algérie, la Libye et le Maroc, alors que la Tunisie fait figure d'exception avec des annonces multipliées par 3,5 grâce au méga-projet de l'émirati Gulf Finance House, qui se lance dans la construction du port de Tunis après avoir acquis le terrain dédié en 2009. Sans cette annonce (3 milliards de dollars investis dans les 7 ans à venir), la Tunisie enregistrerait toutefois une baisse analogue à celle de ses voisins maghrébins. La situation est beaucoup plus contrastée en termes de nombre de projets annoncés. La Tunisie est largement en tête (+76%); le Maroc enregistre également de bons chiffres (+29%) et c'est le statu quo pour la Libye. La baisse est notable en Algérie (-23%), souligne le rapport. Elle est entièrement imputable au secteur énergétique, qui représente le tiers de son portefeuille d'IDE depuis 2003, tandis que les annonces dans les autres secteurs sont stables par rapport à 2009. Sonatrach n'a pas signé depuis 2009. En plus du dynamisme vécu en Tunisie, la même tendance est observée dans des pays du Machreq. Le rapport indique que la région suit également une dynamique encourageante avec plus 40% en nombre de projets d'IDE et 5,7 milliards d'euros annoncés soit +14% par rapport à l'année 2009. Les plus fortes hausses concernent le Liban, qui attire au premier semestre 2010 le montant total des annonces de 2009. La Syrie enregistre des annonces de 2,2 milliards d'euros au premier semestre 2010 contre 0,9 milliard pour toute l'année 2009, notamment grâce à l'investissement du chinois Cnpc, qui rachète les actifs syriens de Shell, et de l'Emirati Majid Al Futtaim qui lance la construction d'un second centre commercial à Damas. Les partenariats augmentent également significativement dans les pays du Machreq, qui rattrapent ainsi leurs voisins du Maghreb en attirant un bon tiers du total des projets de partenariats en 2010. Ce n'est pas étonnant lorsqu'on sait qu'en Algérie l'émirati Eemar et l'égyptien Al Izz ont retiré leurs projets. En 2009, l'Algérie n'a enregistré que quatre projets contre plus de 100 en 2008. La loi de finances complémentaire de 2009 y est pour quelque chose. Un élément nouveau vient néanmoins modifier les tendances enregistrées en 2009: l'origine des projets d'IDE varie significativement, avec l'arrivée des pays émergents comme nouveaux acteurs incontournables comme la Chine.