Le dirigeant cubain, Fidel Castro, a affirmé, lors d'un entretien lundi avec des scientifiques cubains, qu'il avait donné son feu vert à l'installation de missiles nucléaires soviétiques en 1962 par «sacrifice» pour le camp socialiste, a rapporté hier la presse cubaine. «Nous n'étions pas intéressés d'avoir des missiles ici ou d'avoir une base. Nous étions davantage intéressés par l'image du pays. Une base soviétique dévalorisait l'image de la Révolution, sa capacité d'influer sur notre région» a déclaré l'ancien président, 84 ans, qui avait mis le monde au bord d'une guerre nucléaire en octobre 1962 en acceptant d'accueillir ces missiles. «Pourquoi avons-nous accepté? Cela a été très dur pour nous. Mais c'était une question d'internationalisme (...) si nous espérions que le camp socialiste se sacrifie et lutte pour nous, nous devions être prêts à nous sacrifier pour lui», a ajouté le père de la Révolution cubaine lors d'un entretien sur les dangers d'une guerre nucléaire avec des scientifiques cubains, parmi lesquels son fils aîné Fidelito, physicien de formation, selon le site officiel Cubadebate.cu. Fidel Castro, qui se consacrait à l'écriture depuis sa retraite il y a quatre ans pour des raisons de santé, a multiplié depuis un mois et demi les apparitions publiques à La Havane pour mettre en garde contre une éventuelle guerre nucléaire entre les Etats-Unis, leur allié israélien et l'Iran. Le «Commandant en chef», qui a cédé la présidence le 31 juillet 2006 à son frère et premier lieutenant Raul, est le dernier protagoniste encore vivant de la crise d'octobre 1962. Le leader soviétique Nikita Khrouchtchev avait finalement accepté de retirer les missiles de l'île communiste. En échange, le président américain John F. Kennedy avait promis de ne pas envahir Cuba, et surtout, de retirer les missiles américains de Turquie. Fidel Castro avait alors très mal accueilli la nouvelle, lui qui n'avait pas été consulté par Khrouchtchev sur cet accord et qui exigeait la levée de l'embargo américain imposé huit mois plus tôt et la fermeture de la base militaire américaine de Guantanamo (sud-est).