La voie démocratique et responsable fondée sur une légitime et sincère concertation était attendue par tous ceux qui ont à coeur une véritable et réelle refondation du sport national. Les dernières décisions, relatives au professionnalisme du sport? ou du football simplement? traduisent le refus de toute concertation et s'inscrivent, une fois de plus, dans la lignée des oukases imposés au Mouvement sportif national. L'on continue à persister et à signer dans l'erreur et la manipulation autant nous persistons à penser et à signer que la solution ne peut venir de tous ceux pour qui le sport national est d'abord une rente politique ou plus simplement un véritable filon pour la gestion d'intérêts égoïstes et extrasportifs. L'absence de toute stratégie alternative, le louvoiement, la «boulitique» fondée sur de continuels subterfuges et un esprit de culture supplétive alimentée par des réseaux et des clans, étrangers au vécu sportif et au développement du sport national, ne présagent aucune possibilité d'un véritable changement qualitatif du sport national. Les dernières déclarations et décisions relatives au football national traduisent à l'évidence un manque de concertation et la mise en place d'objectifs hasardeux, résultats d'une vision fébrile et étriquée. Qui aura le courage d'assumer l'échec annoncé? Qui en paiera le prix? Qui arrêtera cette continuelle fuite en avant peu compatible avec la véritable situation du sport national et les solutions attendues? Attendre la veille de la reprise du championnat pour lancer le professionnalisme sans aucun bilan, ni perspective ou réelle feuille de route est absolument incroyable. Qu'en est-il de l'évaluation des résultats de la Coupe du Monde de football et de ses incidences financières? d'une analyse préalable et générale sur l'introduction du professionnalisme dans le sport, en Algérie? Tant il est vrai qu'avant de proposer des solutions, il faut d'abord faire prendre conscience de la réalité des problèmes. Il s'agit d'un déni de réalité dont chacun peut mesurer les préjudices dangereux qu'il engendrera pour le sport national. Comment ne pas s'inquiéter sur l'absence de tout bilan, au niveau national et international, relatif à la mise en application du décret 405-05 dont la crédibilité a été mise à mal depuis plusieurs mois? Face au scepticisme qui entoure cette fuite en avant, devant l'absence d'une réelle adhésion aux décisions et idées hasardeuses, l'on tente de nous faire croire, par de multiples contorsions, à un simple badigeonnage de façade. A l'évidence, c'est là, une solution très lointaine des véritables exigences du sport national. Les pressions se font toujours plus fortes pour maintenir le mouvement sportif national sous anesthésie et empêcher un véritable débat loin de la démagogie, de la manipulation et des champions de l'esbroufe. Il sera de plus en plus difficile de maintenir la voie chaotique et juridiquement incertaine qui vient d'être choisie. Ignorant les avertissements émis à plusieurs reprises par des personnalités connues et respectées au niveau national et mondial, par des athlètes émérites et des dirigeants aguerris, refusant de saisir l'étape actuelle pour préparer sérieusement la refondation du M.S.N, n'ayant aucune réelle stratégie alternative à même de recueillir le soutien de l'Algérie sportive aux changements fondamentaux auxquels nous serons contraints, le sport national est entraîné, malgré lui, dans un processus des plus hasardeux. Que faire? Face à l'absence de scrupule, à l'incompétence et à l'action de tous ceux dont le sport semble n'être qu'une simple étape dans la gestion de carrières ou d'intérêts personnels? (*) Ancien président du Conseil national des sports Ancien président par intérim du COA Ancien président de la FAKT