485 militaires étrangers ont été tués en Afghanistan depuis le début 2010. Cinq soldats américains ont péri hier en Afghanistan, ce qui porte à 22 le nombre de militaires américains tués en cinq jours, a annoncé l'Otan. Quatre sont morts dans l'est dans l'explosion d'une mine artisanale, l'arme de prédilection des talibans, a indiqué un porte-parole de la force internationale de l'Otan (Isaf). Le cinquième a été tué dans le sud dans une attaque des insurgés islamistes, a annoncé un peu plus tard l'Isaf dans un communiqué. Lundi, huit soldats de l'Isaf, dont sept Américains et un Estonien, avaient déjà été tués par des mines artisanales, l'arme de prédilection des talibans. En cinq jours, le bilan est pour l'heure de 23 soldats de l'Otan tués, dont 22 américains, preuve que les combattants islamistes infligent de plus en plus de pertes aux forces internationales. Plus des deux tiers des quelque 141.000 soldats des forces internationales en Afghanistan viennent des Etats-Unis. Avec la mort annoncée hier par le Canada d'un de ses soldats blessé récemment, ces nouveaux décès portent à 485 le nombre des militaires étrangers tués en Afghanistan depuis le début 2010. L'année 2009 avait été de très loin la plus meurtrière pour les troupes internationales en près de neuf ans de conflit, avec 521 morts en un an. Au total, 320 des soldats étrangers tués cette année étaient américains et 1 267 sur les 2 053 qui ont péri depuis le début de la guerre fin 2001, quand une coalition militaire internationale emmenée par les Etats-Unis a chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan. La mine artisanale cachée au bord d'une route ou sur le passage de troupes à pied est l'arme de prédilection des talibans, celle qui décime le plus de soldats étrangers. Malgré des renforts récemment envoyés par Washington, l'insurrection des talibans et d'autres groupes islamistes n'a cessé de s'intensifier et de s'étendre à l'ensemble du pays ces trois dernières années. Ces pertes répétées interviennent à un moment où, sous la pression d'une opinion publique de plus en plus opposée à l'envoi des boys en Afghanistan, le président Barack Obama maintient une certaine ambiguïté sur un début de retrait qu'il avait annoncé pour juillet 2011. Ces dernières semaines, de hauts responsables de la défense ont appelé de manière à peine voilée M.Obama à repousser cette date. Mais la guerre est de plus en plus impopulaire dans l'opinion américaine, en particulier parmi ses alliés démocrates. Obama avait mentionné pour la première fois une date de départ en décembre 2009, tout en annonçant l'envoi de troupes supplémentaires. Il avait alors parlé de juillet 2011, en tenant compte des conditions sur le terrain. Le général David Petraeus, qui dirige les forces internationales en Afghanistan, a récemment déclaré qu'il ne considérait pas cette date de juillet 2011 comme contraignante.