La compagnie a remédié aux lacunes évoquées par l'Union européenne. Bouabdallah, le président-directeur général d'Air Algérie rassure: «Les avions de la compagnie nationale ne seront pas cloués au sol.» Une précision qui intervient au lendemain de la publication d'une mise en garde de l'Union européenne donnant jusqu'au 5 novembre à Air Algérie pour se conformer à toutes les réglementations en vigueur sur la sécurité, «sans quoi, elle sera interdite de vol dans l'espace aérien européen». Bouabdallah a confirmé que sa compagnie a subi plus de 72 contrôles depuis 2009, effectués par les inspecteurs de la Safa (Safety Audit of Foreign Aircraft). En somme, plus de 213 observations lui ont étés adressées. Selon Abdelwahid Bouabdallah toutes ses observations ont étés prises en considération. Aussi, poursuit-il, «les observations des contrôleurs européens ne portaient pas sur la sécurité des vols et des personnes, mais plutôt sur des questions ayant trait à l'hygiène et à l'organisation, etc». L'on apprend aussi que Air Algérie a introduit plusieurs recours, 5 ont été acceptés par la commission de contrôle. Rappelons que Safa a effectué des inspections au sol régulières de ses appareils. Les contrôleurs, si on en croit le bulletin de l'Union européenne, ont constaté de nombreux «manquements à la sécurité du transport de marchandises, de la navigabilité et de l'exploitation des appareils, et des licences du personnel navigant». Un bulletin du Journal officiel de l'Union européenne détaille tous ces points, et engage la compagnie nationale algérienne à y remédier d'ici le 5 novembre. Plusieurs réunions ont eu lieu entre les deux parties, Après avoir analysé les résultats des inspections Safa effectuées sur des aéronefs exploités par Air Algérie dans l'UE depuis janvier 2009, la commission a procédé à des consultations avec les autorités algériennes compétentes les 7 décembre 2009 et 5 février 2010 afin de remédier aux manquements constatés dans les domaines de la sécurité du transport de marchandises, de la navigabilité et de l'exploitation des appareils et des licences du personnel navigant. Dans leur réponse du 15 mars 2010, les autorités algériennes compétentes ont communiqué des informations concernant les mesures prises pour remédier aux cas de non-conformité établis à la suite des inspections au sol. La commission a demandé des informations complémentaires le 6 mai 2010. Les autorités compétentes ont transmis des informations complémentaires le 27 mai 2010. À la suite d'une réunion qui s'est tenue le 9 juin 2010 avec les autorités algériennes, le transporteur aérien ainsi que les autorités compétentes de la France et l'Aesa, les autorités algériennes compétentes se sont engagées à fournir des informations complémentaires avant la réunion du comité de la sécurité aérienne, et notamment une liste des activités de surveillance exercées par cette autorité à l'égard d'Air Algérie. Des informations ont été envoyées le 18 juin 2010. Lesdites autorités se sont également engagées à soumettre à bref délai un plan de mesures correctives détaillé, accompagné d'un calendrier de vérification et de mise en oeuvre de ce plan. Parallèlement, et à la demande du transporteur aérien, les autorités françaises compétentes ont mis sur pied une initiative de sensibilisation et de formation dans le cadre du programme Safa de l'UE. Afin d'assurer un contrôle continu des performances en matière de sécurité du transporteur aérien, la commission a demandé aux autorités algériennes compétentes de transmettre également des rapports mensuels sur leurs activités de surveillance relatives au maintien de la navigabilité, à l'entretien et à l'exploitation concernant Air Algérie, y compris sur la vérification de la mise en oeuvre du plan de mesures correctives qu'elles doivent soumettre. Dans l'intervalle, les Etats membres contrôlent le respect effectif des normes de sécurité applicables en donnant la priorité aux inspections au sol à effectuer sur les aéronefs. Hier, Bouabdallah s'est défendu en déclarant que les problèmes soulevés remontent à 20 ans. En d'autres termes, si responsabilité il y a, il ne sera pas le seul à l'assumer.