Deux ONG ont appelé le gouvernement à ratifier la Convention contre les disparitions forcées. Les tribunaux marocains étaient paralysés jeudi par une grève nationale à laquelle a appelé le Syndicat démocratique de la justice (SDJ, affilié à la Fédération démocratique du travail) afin de faire valoir les revendications du personnel de la justice qui vit une situation sociale critique à travers tous les tribunaux du Royaume, a-t-on annoncé au syndicat. Le secrétaire général du syndicat, M.Saddek Saïdi a indiqué à la presse que le taux de participation a atteint les 85% dans le nord du Maroc, notamment à Tétouan et Tanger, alors qu'il a franchi les 90% à Casablanca, Marrakech et Fès et dépassé les 90% dans les villes du Sud. Il a souligné que le taux de participation dépassait largement les prévisions de son syndicat qui compte adopter un plan d'action graduel en vue de mettre le gouvernement et en particulier le ministre de la Justice devant ses responsabilités quant à la détérioration de la situation dans le secteur. Le conseil national du syndicat convaincu de l'absence de toute volonté politique du gouvernement et de son désengagement, du manque de sérénité et d'efficacité du dialogue sectoriel et de l'absence de solutions objectives aux multiples problèmes des greffiers, a été contraint de recourir de nouveau à ce débrayage pour faire valoir ses revendications et avait appelé samedi à une grève de deux jours pour mercredi et jeudi. Avant de décider ce débrayage, le syndicat avait souligné dans un communiqué que rien n'a été entrepris par le gouvernement marocain pour donner plus d'impulsion aux mesures du secteur, notamment la consécration de la moralisation, la révision du statut du corps de la magistrature et la promulgation du statut des greffiers. Il avait également dénoncé les marchés pas assez clairs passés avec certaines entreprises de mauvais aloi ainsi que la marginalisation et le sentiment d'exclusion du personnel de la justice. Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers temps dans divers tribunaux du Royaume pour protester contre les mauvaises conditions de travail dans lesquelles évoluent les fonctionnaires du secteur. En outre, deux organisations non-gouvernementales marocaines ont appelé le gouvernement de leur pays à ratifier la Convention internationale de protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et compte, pour cela, lancer des actions pour la concrétisation de cette convention de décembre 2006, rapporte la presse marocaine. L'Organisation marocaine des droits de l'homme (Omdh) envisage le lancement d'une campagne avec la participation de partis politiques et des acteurs de la société civile afin d'exercer des pressions sur le gouvernement pour la ratification de cette convention qu'il s'est engagé à faire en août 2008. De son côté, l'Association marocaine des droits de l'homme (Amdh) a réitéré son appel pour juger les auteurs des disparitions forcées et demandé la vérité sur le sort des disparus. L'Amdh exige dans son communiqué de présenter à l'opinion publique nationale et internationale les listes complètes des noms de 742 disparus, citées dans le rapport final de l'instance équité et réconciliation (IER) dans lequel elle avait affirmé détenir des preuves évidentes concernant les circonstances, les lieux des enlèvements et les conditions des décès. Le gouvernement marocain a pris des engagements pour ratifier cette convention lors de la présentation de sa candidature à siéger au Conseil des droits de l'homme relevant de l'Organisation des Nations unies.