L'EN ne retrouve plus le style de jeu qui lui est propre, qui excelle plutôt dans l'art des une-deux et surtout celui de la percussion en attaque. Vendredi soir passé, l'Equipe nationale effectuait au stade Tchaker de Blida sa première sortie officielle d'après-Mondial, et cela pour le compte de la première journée des éliminatoires de la CAN 2012. Les Verts entamaient, donc, à domicile la compétition continentale sus- citée, et de surcroît face à un adversaire tanzanien loin d'être considéré comme un véritable foudre de guerre, encore moins une grande nation de football à l'échelle africaine. Certes, le football a beaucoup évolué aujourd'hui, et le temps au cours duquel les pays issus du continent noir longtemps considérés par le passé comme de simples faire-valoir ou des «figurants» de circonstance, est bien révolu. La Tanzanie, aujourd'hui locataire du groupe D où figurent l'Algérie, le Maroc et la République de Centrafrique, peut, pourquoi pas, rêver d'un possible exploit, à l'occasion des éliminatoires qu'elle vient d'entamer en tenant en respect chez lui un «mondialiste». Les Verts ont effectivement très mal débuté leur parcours qui mène droit aux CAN 2012 et 2013. Une première sortie officielle de l'EN qui s'est pourtant déroulée dans d'excellentes conditions à tous les niveaux, et que l'équipe alignée par le sélectionneur national Rabah Saâdane, n'a malheureusement jamais su mettre à profit, ni «matérialiser» au tableau d'affichage. L'EN a certes, nettement dominé son vis-à-vis tanzanien, mais elle a fait preuve d'un manque flagrant d'imagination à l'approche des buts adverses. Pis, aucun des joueurs parmi toute l'armada d'attaquants choisis pour la circonstance par Rabah Saâdane, n'a réussi à faire preuve de lucidité et surtout de réalisme, face au portier de la Tanzanie. Le Kick and Rush adopté en attaque durant toute la seconde mi-temps par l'ensemble des joueurs algériens, était franchement «dépitant» à voir. Un style de jeu excessivement «aérien» qui a fait le bonheur d'une défense tanzanienne, pourtant prenable. La preuve, le nombre incalculable de corners concédés par les poulains du coach Danois Poulsen, prouve bien que cette équipe de Tanzanie s'était déplacée à Blida avec l'ambition première de «limiter» les dégâts. La domination des Verts était évidente sur le terrain, mais pas du tout «orchestrée» de manière intelligente par les coéquipiers de Karim Ziani. En réalité, seul le but inscrit par les Verts tout juste avant la pause, a peut-être «sauvé» l'EN, face à un modeste adversaire tanzanien dont le schéma tactique basé sur un classique 4-4-2, avant de se transformer en un «intelligent» 4-5-1 en fin de partie, a failli porter ses fruits. Comment peut-on expliquer aujourd'hui ce style de jeu contre- nature, adopté par l'Equipe nationale, alors que le footballeur algérien excelle plutôt dans l'art des une- deux, et surtout celui de la percussion en attaque? Comment le coach national peut-il prétendre aujourd'hui que les joueurs alignés vendredi dernier face à la Tanzanie, ont donné «le maximum»? Il y a vraiment de quoi perdre son latin. D'ailleurs, même le président de Fédération algérienne de football est resté sans voix après le match. Toutefois, Mohamed Raouraoua a tout de même concédé cette phrase à la presse sportive présente vendredi passé au stade Tchaker de Blida: «Ce résultat du nul m'a terriblement déçu, et pourtant l'Etat a mis tous les moyens à la disposition de l'EN!» Une forme d'impuissance de la part du premier responsable de la FAF, face à une dernière sortie officielle des Verts dont le coach national actuel «risque» tout simplement, soit de jeter l'éponge, soit de comprendre qu'il ne peut pas continuer à tabler à chaque fois sur la «baraka». Et dire que l'arbitre togolais et ses deux assistants, avaient «grandement» facilité la tâche à l'EN, quand bien même les Verts n'ont pas pour habitude de «bénéficier» de l'arbitrage souvent partial en Afrique. Alors de grâce, l'EN est vraiment très mal partie pour se qualifier aux CAN 2012 et 2013, et les Ziaya et compagnie y sont pour beaucoup.