Entre le département de l'éducation et l'ensemble des organisations syndicales, le torchon brûle déjà. C'est aujourd'hui que les enseignants rejoindront les établissements scolaires pour signer leur procès-verbal de reprise. La rentrée officielle est prévue, au même titre que les élèves, pour le 13 du mois en cours. Cependant, ce come back est surveillé comme du lait sur le feu. «Il ne va pas se faire dans l'euphorie», a fait savoir, tout de go, Meziane Meriane, porte-parole du Snapest qui soutient qu'aucun changement n'est prévu. Entre le département de l'éducation et l'ensemble des organisations syndicales, le torchon brûle. La rentrée ne sera pas de tout repos pour le ministre de l'Education nationale et son staff. Beaucoup de promesses n'ont pas été tenues, de l'avis de nombreux syndicalistes. Ils avancent que des problèmes comme celui du logement, du manuel scolaire, du volume horaire...sont toujours en suspens. Pour toutes ces raisons, les intendants relevant du secteur de l'éducation, une section affiliée au Snapap, sont formels. Décision prise, ils comptent entamer un débrayage d'une semaine renouvelable dans les jours à venir. Ils axent leurs revendications sur le versement des indemnités d'une manière équitable entre les travailleurs de l'éducation. Comme ils mettent l'accent sur la retraite anticipée qui, selon eux, doit être maintenue. Le Snapest, à se fier aux dires de son premier responsable, se dit préoccupé par le versement des rappels de 2009 avant la fête de l'Aïd. «Aucun rappel n'est versé dans la totalité des wilayas», a tenu à préciser M.Meriane. Et de revenir sur les dernières augmentations dont ont bénéficié certaines catégories des travailleurs de l'éducation. «Avec un pouvoir d'achat laminé, une partie est déjà bouffée.» Le problème du logement a eu sa part dans l'intervention de notre vis-à-vis. «Le logement est un moyen pédagogique d'accompagnement. On ne prépare pas ses cours dans un hammam ou dans un hôtel», enchaîne M.Meriane. Le quota réservé aux enseignants est insignifiant. On les incite à se rendre au Sud afin d'y exercer. Dans cette région du pays, le déficit dans le corps enseignant est terrible, notamment en langue française. Ces enseignants ayant accepté ce choix, seront-ils payés au même titre que ceux du Nord? Tenant à faire valoir ses revendications syndicales, le Snapest insiste sur la prime particulière du Sud. A combien est estimé cet «avantage»? «A 40% du salaire net», nous répond sans détour M.Meriane. Quant à Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), il estime que, comme les précédentes, «cette année sera difficile à gérer». Les grèves cycliques auxquelles ont recours les syndicats ne seront pas reconduites. La tendance des différentes assemblées générales (AG), est pour un mouvement radical. «Des grèves illimitées auront lieu dès les premières semaines de l'année scolaire, si aucune suite n'est donnée à nos doléances», a affirmé M.Achour. La réforme scolaire, tant évoquée avec jubilation «ne doit pas se résumer aux pourcentages et statistiques donnés après l'annonce des résultats du BAC et du BEM», soutient un ancien haut fonctionnaire au ministère de l'Education nationale ajoutant, que «dans les conditions actuelles, même le taux de 80% au BAC ne sera pas un succès. L'effet de cette admission facile se fera sentir à l'université pour certaines spécialités».