Ne disposant pas d'une autosuffisance, l'Algérie est le plus grand importateur de semence de pomme de terre au niveau maghrébin. La production de la pomme de terre destinée à la consommation a atteint 30 millions de quintaux (q) en 2010. Ceci va permettre la disponibilité et la stabilité des prix de ce produit, a commenté le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), Rachid Benaïssa. La production est ainsi passée à 30 millions/q contre 25 millions/q en 2009 et 21,7 en 2008, et ce, grâce à la mise en place du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) dont la mission principale est de stabiliser les prix sur le marché et de sécuriser l'agriculteur. Quant aux semences, la production a atteint 200.000 tonnes en 2010. Le secteur table sur une production de 40 millions de quintaux de pomme de terre de consommation d'ici 2014. Lors d'une de ses interventions, le ministre s'était fixé comme objectif 4 millions de tonnes de production. Il a cependant estimé que «nous sommes loin de nos objectifs». Néanmoins, ces chiffres encourageants, ne doivent nullement occulter que l'Algérie se classe quatrième après le Maroc, la Tunisie et l'Egypte dans le rendement de ce tubercule. Ce rang ne reflète pas les capacités de production de l'Algérie qui se place deuxième en matière de superficie des terres propres à la culture de la pomme de terre après l'Egypte. L'Algérie se distingue également par son exportation insignifiante qui la classe également dernière par rapport à ces trois pays du Maghreb. Hélas! en ce qui concerne la semence, l'Algérie accuse un important retard en la matière. Ne disposant pas d'une autosuffisance, elle est le plus grand importateur de semences de pomme de terre au niveau maghrébin et africain, notamment du Danemark, de France et des Pays-Bas. Elle importe ainsi chaque année plus de 150.000q, avait indiqué récemment le premier responsable du secteur, Rachid Benaïssa. Il avait en outre assuré de l'entrée en force de ces semences sur le marché local dans les deux prochaines années. Un éminent ingénieur spécialiste de la filière déclarait «Nous avions une longueur d'avance dans les années 1980 par rapport à nos voisins maghrébins, mais malheureusement, nous n'avions pas su mettre à profit notre position de l'époque à travers la fécondation in vitro.»Des efforts sont déployés comme les expériences sur 45 variétés nouvelles de semences françaises de pomme de terre qui sont en cours sur une superficie d'un hectare à Zéralda (Alger), en coordination avec l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles. Ces améliorations permettront au pays de réaliser une autosuffisance de ce produit de large consommation. Pour ce faire, des enseignements précieux ont été tirés de la crise de la pomme de terre qui a touché notre pays en 2007. Auparavant, trois périodes de production ponctuaient l'année: la saison, l'arrière-saison et la primeur. Aujourd'hui, la récolte est bimestrielle à travers plusieurs régions du pays, ce qui explique en partie la forte production cette année et son augmentation régulière les années précédentes comme la surproduction enregistrée il y a deux ans. Toutefois, il est impératif de trouver d'autres moyens de stockage que les chambres froides dont le nombre est insuffisant. Le président de la Chambre nationale de l'agriculture, Ould El Hocine propose de stocker les tubercules dans des hangars froids ou dans des tunnels sous-terrains comme cela se faisait avant dans la wilaya de Mascara.