«L'Algérie importe plus de la moitié, soit 55%, de ses besoins en semences.» La production de la semence est le parent pauvre de la filière de la pomme de terre. La variété blanche dite Spunta représente 60% du marché algérien, selon le représentant de la firme écossaise, Irish Potato. Cette firme a exporté vers l'Algérie, 7000 tonnes de pomme de terre de semence durant la période 2009-2010. Cependant, cette variété très répandue en Algérie est fragile contre les attaques du mildiou, une maladie fréquente et ennemie n°1 de la pomme de terre, selon notre interlocuteur rencontré au 2e Salon international de la pomme de terre organisé à Mostaganem. Présent en Algérie depuis plus de quatre ans, le représentant au salon, d'Irish Potato, indique que «la variété blanche représente 75% du marché dont 60% de la Spunta, la moins résistante au mildiou, contrairement à la variété rouge qui représente seulement 20% du marché». Cette situation doit être revue, sachant que le mildiou se développe rapidement à des températures tempérées. Dans ce contexte, M.Rachid Benaïssa a indiqué que «l'Algérie ne dispose pas d'une autosuffisance en semences d'où l'importation, chaque année, de plus de 150.000 quintaux du Danemark, de France et de Hollande». «Vu le travail s'opérant pour la production de semences de pomme de terre et la maîtrise de ses étapes, l'entrée de ces semences sur le marché national sera effective dans les deux prochaines années», a ajouté le ministre. Selon la directrice des services de la protection végétale, Fatiha Hadjeras, «l'Algérie importe plus de la moitié, soit 55%, de ses besoins en semences». Toutefois des efforts sont consentis pour combler ce déficit. La wilaya de Aïn Defla qui dispose d'une superficie «de 16.000 hectares destinés à la culture de la pomme de terre produit 4 millions de tonnes de pomme de terre annuellement dont 40.000 tonnes de semence. Cette wilaya qui a une capacité de stockage de 160.000 m3 approvisionne à elle seule 25 wilayas en semences», selon le directeur des services agricoles de cette wilaya, Achour Merazga. Cette wilaya est dotée «de 40 établissement spécialisés dans la production de semences et un réseau de 600 multiplicateurs», soutient notre interlocuteur. «Si l'on arrive à éviter la spéculation des périodes creuses des mois de mars-avril et septembre-octobre, on pourra échapper à la flambée des prix», indique notre interlocuteur en connaissance de cause. La wilaya de Aïn Defla qui assure 30% de la production nationale, stocke 25.000 tonnes dans des chambres froides et remet 10% au système de régulation des produits de large consommation, Syrpalac, a fait savoir M.Merazga Ce Salon inscrit dans le cadre des expositions internationales, a enregistré la participation de 150 professionnels du pays et d'entreprises spécialisées dans la production de semences de pomme de terre et de phytosanitaires de la France, Hollande, Danemark, Italie, Arabie Saoudite, Espagne, Chine, Pologne, Belgique, Jordanie et Grande-Bretagne. «Actuellement, la production nationale en pomme de terre tourne autour de 30 millions de tonnes par an, elle était de 22 millions l'année 2008», selon Rachid Benaïssa, à l'issue de sa visite à Mostaganem, qui veut atteindre une production de 4 millions de tonnes en 2012. Les prévisions de production de ce tubercule en Algérie, pour la saison 2010 qui est de l'ordre de 3 millions de tonnes, a enregistré une hausse de 4 millions de tonnes par rapport à la saison écoulée. Le ministre a estimé, également, que l'Algérie dispose de tous les atouts pour réaliser une autosuffisance de ce produit de large consommation. Tout en mettant en exergue le soutien de l'Etat aux fellahs par le biais du crédit Rfig et en insistant sur la nécessité de rembourser ce crédit dans les délais fixés sous peine d'être radiés la saison prochaine. S'agissant de la nouvelle loi sur la concession des terres agricoles, le ministre a souligné, en faisant allusion à ses détracteurs, qu'à travers l'adoption de cette loi «on a fait sauter le bouchon pour accéder au professionnalisme et à la modernité dans le secteur». En marge de cette 2e édition du Salon international de trois jours, une convention a été signée entre la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) et le Conseil national interprofessionnel de production de la pomme de terre, pour assurer la production de ce tubercule au niveau national.