Nicolas Sarkozy fait face demain à une nouvelle journée de mobilisation contre sa réforme des retraites, considérée comme un enjeu crucial pour l'avenir du président français mais présentée au Parlement dans un climat de scandales, de grogne générale et de sondages en berne. Mais le climat est délétère. Depuis des mois, le gouvernement est plombé par une succession d'affaires, en particulier le scandale politico-fiscal touchant le ministre du Travail Eric Woerth, artisan de la réforme des retraites. Ce ministre clé du gouvernement défendra le texte, fragilisé par une suspicion de conflits d'intérêts et financement politique illégal dans une affaire liée à la femme la plus riche de France, l'héritière des cosmétiques L'Oréal Liliane Bettencourt. A force de révélations, le ministre est désormais considéré comme totalement disqualifié par les députés socialistes et les syndicats ne voient plus en lui un interlocuteur crédible. Empoisonné par cette affaire, le président avait annoncé fin juillet un durcissement de sa politique sécuritaire, renouant avec un thème ayant participé à son succès en 2007. Mais en décidant le démantèlement de camps illégaux de Roms et en envisageant de déchoir de leur nationalité certains criminels d'origine étrangère, il a suscité l'indignation de la société civile, de l'opposition, des églises, et l'inquiétude à l'étranger. Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans toute la France contre ce tour de vis sécuritaire qui a suscité des tiraillements jusque dans son gouvernement et parmi certains ténors de la droite. Selon le dernier sondage CSA publié dimanche, seuls 32% des Français font confiance au président, le chiffre le plus bas depuis juin 2007.