Ses compagnons de lutte étaient nombreux à assister à la cérémonie d'inhumation. Beaucoup de moudjahidine, mais aussi des membres de la famille et des amis étaient venus, hier, rendre un dernier hommage à Abderrahmane Benhamida, le premier à avoir présidé aux destinées du ministère de l'Education nationale après l'Indépendance. Il a occupé le poste dans les années 1962 et 1963. C'est dimanche dernier qu'il s'est éteint à l'âge de 79 ans, souffrant d'une maladie au terme de laquelle il a rejoint d'autres compagnons de lutte dans l'au-delà. Ses funérailles ont eu lieu au cimetière de Sidi Yahia à Hydra, dans la capitale. Au rang des personnalités présentes, figurait Yacef Saâdi, figure emblématique de la Zone autonome d'Alger. C'est dans cette structure, entre autres, qu'avait milité le défunt. C'est en tant que membre du FLN qu'il a accédé, dès les premières années de la Révolution, en 1956 au poste de commissaire politique de la Zone autonome d'Alger. Il n'occupa cette fonction que peu de temps. Il est arrêté le 10 octobre 1957. Son parcours révolutionnaire, Benhamida l'avait commencé en tant que membre des groupes de fidayine d'Alger. Beaucoup de moudjahidine se souviennent encore de son parcours. C'est le cas de Abdelhamid Mehri et de Lamine Bechichi, rencontrés sur les lieux, venus honorer la mémoire de leur compagnon. Beaucoup de ses connaissances, que ce soit pendant la période révolutionnaire ou après l'Indépendance, gardent de lui le souvenir d'un homme intègre et compétent. D'anciens ministres des gouvernements successifs de l'Algérie indépendante ont tenu à assister à la cérémonie d'inhumation. On distingue Mohamed Saïd Mazouzi, Demagh El Atrous et Belaïd Abdesslam. Ce dernier a eu à connaître aussi le défunt lorsqu'il était président-directeur général de la Société nationale des matériaux de construction. Réda Malek, Ali Haroun, Abderrahmane Belayat et Benflis ont aussi fait le déplacement à côté de Mohamed Raouraoua. Sa longue carrière dans la gestion des affaires du pays, pas seulement au gouvernement, mais aussi au sein d'entreprises, lui ont valu un large réseau de connaissances et d'amis en plus de ceux aux côtés desquels il avait milité pour la cause nationale. Omar Ramdane et l'ancien ministre des Moudjahidine, Brahim Chaïbout, étaient aussi parmi ses amis qui ont tenu à être présents à cet événement. Tous reconnaissent ses qualités de combattant et d'intellectuel. Il avait fait le Lycée franco-musulman et l'Institut d'études supérieures islamique. Ce n'est que plus tard qu'il s'est engagé en 1955 dans le combat libérateur du pays. Ce militantisme lui a valu souffrances, privations et emprisonnement. Il a connu les prisons de Berrouaghia et Barberousse (Serkadji) et fut exilé en 1959 à l'île de Ré (France). Des épisodes inconnus du combat de l'homme ont été révélés à l'occasion de son inhumation. Il était le premier à être nommé directeur général du quotidien El Moudjahid.