Russes et Français attendent ce qui va se passer après l'extinction du moratoire sur la création d'implantations israéliennes. Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a averti que la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie porte atteinte à la crédibilité des négociations israélo-palestiniennes. La question de la colonisation doit être traitée d'une manière plus sérieuse. Le fait que la colonisation se poursuive sur un territoire où doit être établi un Etat palestinien, porte atteinte à la crédibilité du processus de paix, a-t-il dit lors d'une visite à Madrid. Lorsqu'il n'y a pas de négociations, il y a un ralentissement de la colonisation. A présent que les négociations ont commencé, le ralentissement de la colonisation prend fin. Il y a là un paradoxe, a déclaré M.Fayyad au cours d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero. Le 26 septembre doit prendre fin un moratoire de dix mois décrété par Tel Aviv pour la construction de logements dans les colonies en Cisjordanie. Les responsables palestiniens ont averti que les pourparlers israélo-palestiniens directs, qui ont repris le 2 septembre après une interruption de 20 mois, seraient rompus si le gel de la construction dans les colonies de Cisjordanie n'était pas renouvelé. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lui-même a fait savoir au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, que leurs négociations directes cesseraient si Israël relançait la construction. Fayyad a appelé la communauté internationale à s'exprimer et à dire non à la colonisation. Il devrait y avoir une position internationale commune contre la colonisation, a-t-il ajouté. La Russie et la France ont souligné, de leur côté, la nécessité de poursuivre les discussions de paix directes israélo-palestiniennes qui viennent de reprendre à Washington appelant à la poursuite au-delà du 26 septembre du gel de la colonisation israélienne. «Nous sommes tous très inquiets et attendons ce qui va se passer après l'extinction du moratoire le 26 septembre sur la création d'implantations israéliennes», a dit le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Paris avec son homologue français, Bernard Kouchner. Lavrov a, en outre, appelé à faire en sorte que le 26 septembre, les négociations ne soient pas interrompues ajoutant que tous ceux qui peuvent avoir une influence sur la fin du moratoire doivent faire tout leur possible pour l'empêcher. Pour sa part, Bernard Kouchner a souligné que Paris et Moscou partageaient une analyse commune. «Il faut essayer de peser de tout notre poids, l'Union européenne, la Russie, les pays arabes en particulier, pour que le 26 ou avant le 26 nous puissions obtenir des Israéliens que le gel des colonisations se poursuive, sous une forme ou une autre», a-t-il déclaré. L'Autorité palestinienne a déjà averti qu'elle abandonnerait les négociations si Israël lève le 26 septembre, au terme d'un gel partiel, un moratoire de dix mois sur la construction juive en Cisjordanie occupée. Les négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens ont repris le 1er septembre à Washington sous l'égide des Etats-Unis, après 20 mois de suspension. L'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt total de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés.