Woerth doit se défendre d'accusations de conflit d'intérêts et de financement politique illégal. Le quotidien français Le Monde a accusé la présidence française d'avoir violé les lois sur la protection des sources des journalistes, dans le cadre du scandale politico-fiscal Woerth-Bettencourt, et annoncé le dépôt d'une plainte en justice. Afin d'identifier la source d'informations parues dans Le Monde sur l'affaire Woerth-Bettencourt et de tenter de mettre un terme aux révélations dans la presse sur cette enquête, l'Elysée a eu recours, courant juillet, à des procédés qui enfreignent directement la loi sur la protection du secret des sources des journalistes, écrit Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du quotidien. Le Monde va déposer plainte contre X pour violation du secret des sources, annonce le quotidien en une, dans son édition datée d'aujourd'hui. Les services du contre-espionnage ont été utilisés pour rechercher l'informateur «d'un de nos reporters», ajoute le plus prestigieux des journaux français. Le ministre français du Travail, Eric Woerth, pièce centrale de l'équipe gouvernementale du président Nicolas Sarkozy, doit se défendre depuis le printemps d'accusations de conflit d'intérêts et de financement politique illégal, dans une affaire le liant à Liliane Bettencourt, héritière des cosmétiques L'Oréal. Cette affaire embarrasse l'exécutif, en plein examen de la réforme du système français de retraites, un texte défendu par Eric Woerth. La Commission européenne s'est mêlée du débat français. Elle a relevé sa prévision de croissance pour la France en 2010, en ligne avec les estimations du gouvernement français, et a encouragé Paris à «poursuivre avec détermination» sa réforme des retraites. Dans ses prévisions économiques actualisées, Bruxelles table pour cette année sur une augmentation du Produit intérieur brut (PIB) de 1,6% en France, contre 1,3% dans ses derniers pronostics en mai, après un recul du PIB de 2,6% en 2009. Ces prévisions sont en ligne avec celles du gouvernement français. Le Premier ministre François Fillon a, en effet, légèrement relevé la semaine dernière la prévision de croissance de la France pour 2010, à «au moins 1,5%», contre 1,4% jusque-là. Le gouvernement avait déjà affirmé que la précédente prévision d'une progression de 1,4% du PIB pourrait être dépassée en raison de la bonne performance enregistrée au deuxième trimestre (+0,6% par rapport au trimestre précédent). Pour le troisième trimestre, Bruxelles table désormais sur une croissance de 0,4%, contre 0,2% prévus avant. Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a par ailleurs souligné que «dans le cas français, la confiance est clé». Elle «s'appuie sur une consolidation fiscale crédible» et des «réformes structurelles, y compris la réforme des retraites, qui sont entre les mains des dirigeants politiques», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. «Je ne peux qu'encourager la France à poursuivre ces réformes avec détermination», a-t-il ajouté. «Selon moi, c'est la meilleure recette pour renforcer la confiance dans l'économie française», a-t-il martelé.