Le manque de liquidités met les personnels de la Poste dans une situation difficile. Confrontés au grand public, ils subissent la colère des citoyens désirant retirer leur argent. La crise qui a débuté la veille de l'Aïd persiste même si la Banque d'Algérie avait alimenté les différentes agences et le centre payeur en coupures de 200 DA. Ces billets, qui sont dans un état lamentable, sont évités par les détenteurs de comptes CCP. Volumineux, sales, scotchés...ces billets sont répugnants. Beaucoup de personnes âgées trouvent des difficultés à les compter. La Banque d'Algérie au niveau de la wilaya de Bouira ne se soucie pas du problème dans la mesure où les clients déversent leur mécontentement sur les postiers. Au centre payeur de Bouira, sis au quartier «Farachati», destination privilégiée pour des milliers de personnes quotidiennement, eu égard à la disponibilité des fonctionnaires de ce centre qui, malgré la situation, gardent le sourire et tentent chaque fois de convaincre les clients, la pénurie est à son troisième jour. La rentrée scolaire et l'obligation d'acheter les affaires scolaires ont augmenté la pression. Le distributeur automatique aussi est à l'arrêt en raison de la rareté des coupures de 1000 DA. Cette situation a engendré une panique qui a poussé bon nombre à retirer la totalité de leurs avoirs. «Je préfère garder mon argent à la maison malgré tous les risques encourus que de le laisser à la poste où je ne peux pas en disposer à volonté en cas d'urgence», nous dira un usager des CCP. La situation n'est pas plus reluisante au niveau de certaines banques. Même si le problème est moindre avec la compensation et l'équilibre virement-retrait. Cette situation est un sérieux frein à la volonté des pouvoirs publics qui prônent l'utilisation du chèque.