Alors que tous ses coéquipiers ont rejoint le rond central en fin de match pour remercier leurs supporteurs, l'international portugais a rejoint directement le vestiaire. Preuve de l'état de frustration du joueur. Mercredi soir, le Real Madrid a retrouvé des couleurs au stade Santiago-Bernabeu. Victorieux de l'Ajax Amsterdam (2-0), le club merengue a produit du jeu et satisfait les socios, qui n'avaient pas hésité à siffler à l'issue de la rencontre face à Osasuna (1-0) samedi dernier. Les joueurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, et se sont tous réunis dans le rond central pour les applaudir et les remercier. Tous sauf Cristiano Ronaldo. Sans doute frustré de ne pas avoir marqué, l'attaquant portugais est rentré directement au vestiaire, tête basse. Avec 11 tirs au but, dont 5 cadrés, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Pire, au moment où Higuain a marqué son deuxième but du match face à l'Ajax et a été félicité par ses coéquipiers, lui est resté dans son coin, ruminant son inefficacité devant le but. Xabi Alonso et Pepe l'ont d'ailleurs remarqué et se sont précipités vers lui pour le remotiver. Il faut dire que le joueur a un léger différend avec les supporteurs madrilènes. En effet, les sifflets de ce week-end ne lui ont pas plu, et il ne s'est pas gêné pour le dire en conférence de presse: «L'énergie utilisée après le coup de sifflet final peut être utilisée pour nous soutenir. Les gens ont montré qu'ils voulaient en voir plus, mais je ne suis pas d'accord avec les sifflets.» Seulement, les socios n'acceptent pas vraiment cette critique. Michel, l'ancien milieu droit du Real Madrid et aujourd'hui entraîneur de Getafe, explique d'ailleurs pourquoi dans la presse espagnole: «Cristiano ne comprend pas ce que veut le Bernabeu. S'il le souhaite, je lui enverrai une cassette. Ces supporteurs sont habitués au meilleur, et cette exigence fait partie de leur ADN.» Conséquence, CR7 a été boudé par Bernabeu, qui lui a préféré la classe de Mesut Özil. Une chose que ne goûte que trop peu le Portugais. Au sortir du match, l'attention des journalistes était bien évidemment braquée sur lui. Mais ce sont finalement ses coéquipiers qui ont parlé en son nom. «Il est nerveux quand il ne marque pas mais nous sommes derrière lui» (Carvalho), «Vous pouvez être sûrs que c'est le meilleur du monde» (Pedro Leon), «Nous sommes derrière lui et il le sait, car il est essentiel à l'équipe» (Casillas), relaie El Pais. Même son entraîneur, José Mourinho, l'a défendu devant la presse: «La meilleure façon de travailler l'aspect psychologique est de laisser Cristiano et Higuain tranquilles. Ils sont dans leur état naturel. Ils savent comment jouer. Cristiano va trouver ce qui ne va pas, et mettre trois buts. Aujourd'hui (mercredi, Ndlr), il a bien joué, a travaillé pour l'équipe, a participé à la construction, a passé et a tiré sans cesse au but. Il n'a pas marqué, mais ça va venir.»