La semaine du film indien a débuté jeudi soir à la salle El Mougar et s'étalera jusqu'au 2 octobre. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée,jeudi, en présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture et M.Kuldeep S. Bhardwaj, ambassadeur de l'Inde à Alger. Ce dernier a, dans une allocution de bienvenue, souligné l'importance des échanges culturels entre l'Algérie et l'Inde dans un souci de rapprochement des peuples des deux pays. Il a estimé que le cinéma représentait l'un des moyens les «plus importants» dans le renforcement du contact entre les cultures, soulignant en même temps le rôle que joue la diplomatie culturelle dans les relations entre les pays aux cotés de la diplomatie politique, économique ou parlementaire. Le diplomate a ajouté que l'essor que connaissent les nouvelles technologies de l'information et de la communication et la propagation de l'Internet dans le monde «n'ont pas réduit la magie du cinéma, cet art qui continue toujours et encore à attirer les gens de différentes cultures dans le monde». Présentant un aperçu sur l'histoire du cinéma indien, connu par une industrie cinématographique qui date des années 1920, l'ambassadeur de l'Inde à Alger a indiqué que la production annuelle de films en Inde est de 1200 films projetés dans près de 15.000 salles de cinéma outre la distribution dans d'autres pays. Avant la projection du film inaugural, M.Bhardwaj a invité la ministre de la Culture à allumer la lampe cérémoniale, marquant ainsi le lancement de cette manifestation dédiée au 7e art indien, célèbre par ses longs métrages, où les arts chorégraphiques et la chanson occupent une place remarquable. Puis, place au cinéma justement, par la projection d'un long métrage réalisé en 1975, intitulé Sholay (Le feu). Un film qui parle de braise, celui de la violence, de la tragédie, humaine et le feu de vengeance. Un film décliné sous un rythme de cow-boy qui prête parfois à sourire, car digne des films westerns américains avec courses-poursuites, fusillade sur le toit d'un train, enlèvement, tueries en-veux-tu, en-voilà. Mais fort heureusement, les scènes de danse et de musique sont bel et bien présentes pour assaisonner la sauce et l'alléger de son ton amer. Sorti en 1975, ce film est resté à l'affiche nous apprend-on en Inde durant cinq ans. Le programme, qui va suivre tout au long de la semaine, sera encore plus marqué par la culture indienne ou les ingrédients du mélodrame seront fortement visibles. Sholay est l'histoire de deux frères ex-prisonniers qui tentent de venger un ancien inspecteur amputé de ses deux bras par un bandit ayant décimé toute sa famille, sauf sa fille. Un film chargé de scènes truculentes et drôles comme ce grotesque chef de prison dont l'attrait physique et les mimiques le font ressembler, à s y méprendre, à Hitler, tourné en dérision. Le film est, en effet, truffé de symboles, clin d'oeil au cinéma du monde, essentiellement américain comme Charlie Chaplin, ou celui de western avec l'attaque des Indiens... Seul bémol, ce film est un peu long, trois heures de projection toutefois écourtée par une pause de 10 mn où l'assistance a été invitée à goûter et apprécier des mets indiens, venus tout droit d'un restaurant indien de la capitale. Organisé dans le cadre de la coopération entre nos deux pays respectifs, l'Inde et l'Algérie, ces «Journées du film indien» verront la projection quotidienne à la salle El Mougar, de neuf films, tous styles et genres confondus, avec une moyenne de deux séances par jour: la première à 14h00 et la seconde à 18h00. Sera à l'affiche aujourd'hui: Di Chahta hai (le coeur veut) à 14h et Dil Se à 18h.