Salem Amrane est un poète très discret, mais très actif puisqu'il a été plusieurs fois membre des jurys de plusieurs festivals de poésie berbère. Silence, on achève bien les papillons, est le long titre que Salem Amrane a choisi de donner à son deuxième recueil de poésie, publié cette semaine. Salem Amrane est né en 1966 dans la région d'Assi Youcef, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est enseignant en langue anglaise dans un collège, mais il a collaboré aussi pendant longtemps dans la presse, particulièrement avec des articles culturels. Il écrit en français et en tamazight. Il est sociétaire de la SPF (Société des poètes français) depuis 2002 et de la Société des gens de lettres de France depuis 1998 ainsi que de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Salem Amrane est un poète très discret, mais très actif puisqu'il a été plusieurs fois membre des jurys de plusieurs festivals de poésie berbère, organisés un peu partout en Kabylie. Un poète seul n'a jamais sauvé le monde, mais dans la foule où il se perd, il peut par sa parole de clarté et aussi par son approche sensible des événements et du monde, ouvrir la chair de son poème à l'enfer des autres pour en éteindre le chagrin, étreindre la source dans la vallée pour que fleurissent sur les lèvres le chant, l'amour et la paix. C'est ce qu'on peut lire au sujet de Salem Amrane dans la préface écrite par Nicole Barrière qui est sociétaire de la Société des poètes français et conseillère littéraire d'Open Asia, une organisation non gouvernementale oeuvrant en Afghanistan. Pour cette dernière, Salem Amrane est incontestablement de la trempe de ces poètes engagés. Et son recueil, Silence, on achève bien les papillons, est l'exemple de ce travail poétique, composé en exil et de retour après cette mise à distance, prend le risque de dévoiler la parole pour en faire l'espoir d'un peuple. «Salem Amrane est un poète de l'engagement. Quand trop de confusion empêche de penser, il est une façon d'emblée usuelle d'aller trouver le sens dans le commun de la langue: le dictionnaire, parmi les neuf définitions possibles, j'ai retenu celle-ci: action ou attitude de l'intellectuel, de l'artiste qui prenant conscience de son appartenance à la société et au monde de son temps, renonce à une position de simple spectateur et met sa pensée ou son art au service d'une cause», ajoute, à juste titre, Nicole Barrière qui a su parfaitement parler de notre poète Salem Amrane. Ce poète d'Assi Youcef aborde plusieurs thèmes dans ses textes, des sujets qui vont de l'amour à la mort en passant par tout le reste, c'est-à-dire toutes les illusions qui meublent nos vies, mais aussi toutes les réalités indélébiles qui font à la fois que la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. Même s'il utilise les mots, Salem Amrane dit quelque part dans ce recueil, l'impuissance des mots devant l'absurde et la fatalité. Mais Salem Amrane reste optimiste malgré que «le mal ne laisse jamais filer l'occasion de frapper fort et que le bien traîne toujours la patte» ou encore car «l'homme se distingue par son ombre parmi les diables, les mains, il les a plus longues». C'est un poète qui a beaucoup progressé depuis son premier recueil de poésie paru au début des années 2000. Un recueil que lui-même veut tant oublier, car il a appris tant de choses depuis sur le vrai visage de la vie après avoir gagné la vue du coeur qui voit mieux que les yeux. Beaucoup mieux.