Parmi les mesures préconisées, il ne sera accordé de crédit qu'aux ménages dépassant les 3 Snmg, au moins. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a fait savoir que la décision portant sur la suppression du crédit à la consommation contenue dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2009, ne sera pas remise en cause, avant de préciser, «du moins pour le moment». Une telle déclaration sous-entend que ce come-back n'est pas à écarter. Des millions d'Algériens le réclament. Un voeu que certains experts partagent. A cette question, Salah Mouhoubi, docteur en économie et en sciences politiques, porte les éclaircissements nécessaires. Contacté hier par L'Expression, le spécialiste conditionne ce réaménagement par l'accord du crédit exclusivement pour les produits locaux. «Cela permettra de donner un coup de pouce à l'économie nationale», a-t-il soutenu. Du déjà entendu. «Si le gouvernement venait à rétablir le crédit à la consommation, ça sera au profit des produits nationaux. Une telle opération se fera avec la concertation des partenaires de l'Etat qui sont les établissements financiers, les banques et les opérateurs économiques», avait affirmé Mustapha Benbada, alors, ministre de la Petite et moyenne entreprise (PME). La réhabilitation du crédit à la consommation serait-elle juste une question de temps? Tout porte à le croire. Les partisans de cette thèse ont étayé leur optimisme quant au retour du crédit, notamment automobile, en Algérie, en évoquant la possible et nécessaire création de l'instrument de contrôle qu'est la centrale des risques pour les particuliers. Il s'agit d'un outil qui aura pour mission de donner une visibilité et un confort meilleurs dans la gestion des crédits par et pour les banques afin d'éviter les erreurs du passé où l'on a accordé un crédit à des clients insolvables. Conséquence immédiate: un surendettement des ménages. La situation s'est aggravée au point où plusieurs cas n'ont connu leur résolution finale que par voie de justice. D'autres sont encore en suspens. Compliqués, ces dossiers lourds sont renvoyés aux calendes grecques. Aussi, le département des finances réfléchit à la meilleure manière de réhabiliter le crédit à la consommation. Parmi les mesures avancées, il ne sera accordé de crédit qu'aux ménages dépassant les 3 Snmg, au moins, afin de pouvoir rembourser leurs dettes. Par ailleurs, il convient de préciser que la suppression des crédits avait pour but de booster la production nationale, réorienter les crédits bancaires vers l'immobilier, réduire le coût excessif des importations et le taux alarmant du surendettement des ménages. Or, plus d'une année après l'adoption de cette disposition, lesdits objectifs n'ont toujours pas été atteints.