Un jeune Marocain âgé de 37 ans, a rendu l'âme dans un commissariat de la ville de Salé près de Rabat sous la violence des coups qui lui ont été portés par des policiers marocains. De jeunes militants sahraouis sont venus de Dakhla, Laâyoune, Boujdour, pour dire et montrer à la face du monde leurs blessures: séquestrations, passages à tabac, viols...à Alger, à l'occasion de la tenue de «La conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui». Ils ne pouvaient point se douter qu'au même moment, Fodail Abrkane, un jeune Marocain âgé de 37 ans, avait rendu l'âme dans un commissariat de la ville de Salé près de Rabat sous la violence des coups qui lui ont été portés par des policiers marocains. «J'ai voulu intervenir pour faire cesser les coups meurtriers qui s'abattaient sur lui, des policiers m'ont pris par le bras, m'ont mis dehors et m'ont ordonné de ne jamais revenir au commissariat», a confié à la presse son frère qui était parti lui rendre visite. Un sit-in qui a regroupé plusieurs centaines de personnes a été organisé vendredi devant les locaux du commissariat où ce jeune a été torturé à mort. «A travers cette protestation, nous comptons faire entendre la voix des jeunes et celle de la jeunesse qui appellent à ce que soit mis fin à la torture au Maroc», a témoigné un des participants à cette manifestation. Les services marocains qui sont devenus maîtres en matière de désinformation, jouent leur va-tout pour tenter de faire diversion sur la question des droits de l'homme, un dossier sur lequel le pouvoir marocain a été déjà épinglé par les instances internationales. Le Maroc est sans aucun doute en train de livrer une de ses batailles médiatiques parmi les plus féroces. L'Algérie est devenue sa cible privilégiée. Le Makhzen fait des pieds et des mains pour retourner l'opinion internationale en sa faveur à travers une insidieuse campagne médiatique qui tend à faire croire que la capitale algérienne est impliquée dans l'affaire du policier sahraoui «félon» qui s'est rendu dans les territoires occupés du Sahara occidental pour soutenir et faire de la publicité au plan de large autonomie marocain. Les négociations entre le Maroc et le Front Polisario sont dans l'impasse. Cela arrange les affaires de notre voisin de l'Ouest qui est bien décidé à jouer la carte permanente du pourrissement dans le conflit du Sahara occidental. Un satu quo qui lui permet de prolonger indéfiniment la colonisation de ce territoire avec comme moyen de répression, la chasse aux militants de la cause sahraouie. Si les organisations internationales des droits de l'homme s'en sont émues à maintes reprises ce n'est point le cas de la poignée de gouvernements qui soutiennent mordicus pour les uns (la France) et du bout des lèvres pour les autres (l'Espagne) le projet marocain. La presse et certaines «organisations» inféodées au trône marocain en ont fait leurs choux gras en se muant en caisses de résonnance pour faire le plus de tapage médiatique possible en vue de notamment, nuire à l'image de l'Algérie sur le plan international. «Nous exigeons la libération immédiate de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, arrêté pour avoir eu le courage d'exprimer une opinion constructive sur la question du Sahara, un conflit vieux de plus de trente ans. L'Algérie, en accueillant le Polisario et en permettant que de tels faits aient lieu sur son territoire, se trouve dans l'obligation d'assumer sa responsabilité internationale consistant à surveiller les agissements pour qu'ils ne dérivent pas en actes illégaux» a déclaré une association espagnole «pro-Sahara marocain» dans un communiqué répercuté lundi par une dépêche de l'agence de presse officielle MAP. «Le gouvernement marocain, prenant prétexte de l'arrestation par le Front Polisario de M.Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police dans un camp de réfugiés sahraouis, a lancé une campagne politique et médiatique contre l'Algérie. Cette campagne vise à dénaturer, aux yeux de l'opinion publique internationale, la question du Sahara occidental qui demeure au regard de la légalité internationale une question de décolonisation», ont répliqué les autorités algériennes dans une dépêche publiée par l'APS. Une façon comme une autre de dire à Rabat de cesser de pratiquer la politique de l'autruche et de balayer devant sa porte. Les séquelles du passé ont la peau dure. Les fantômes de Tazmamart sont de retour.