Les prochaines élections au Myanmar ne seront crédibles que si la junte militaire au pouvoir libère l'opposante Aung San Suu Kyi, ont déclaré lundi soir les participants à une réunion ministérielle de l'ONU sur le sujet. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a déclaré à l'issue de la réunion que ses participants - dont des ministres chinois, indien, américain et britannique - avaient «clairement réitéré la nécessité d'un processus électoral plus transparent et auquel plus de monde puisse Participer». «Ses membres ont appelé à ce que des mesures soient prises en vue de la libération de prisonniers politiques, dont Aung San Suu Kyi. C'est essentiel pour que l'élection puisse être considérée comme crédible et pour contribuer à la stabilité et au développement du Myanmar», a ajouté M.Ban devant la presse à l'issue de cette réunion. Aucun représentant birman ne participait à cette rencontre, qui s'est tenue en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Les autorités birmanes ont interdit au parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ainsi qu'à neuf autres partis d'opposition de participer le 7 novembre aux premières élections organisées dans le pays depuis deux décennies. L'opposition a dénoncé ces élections, les qualifiant de parodie de démocratie. La junte a néanmoins autorisé Aung San Suu Kyi à aller voter. M.Ban a indiqué que les ministres participant à la réunion de lundi, représentant des pays dont l'attitude est très différente envers le Myanmar, avaient «à nouveau exprimé leur engagement à travailler ensemble pour aider le Myanmar à répondre à ses problèmes politiques, humanitaires et de développement». «Le groupe a également réaffirmé une unité de but et d'action pour encourager le Myanmar à faire plus d'efforts envers la réconciliation nationale et la démocratie», a-t-il ajouté. Les Etats-Unis et l'Union européenne imposent des sanctions au Myanmar, mais la Chine s'est élevée contre des sanctions à l'ONU et l'Inde a accueilli le leader de la junte, le généralissime Than Shwe, en visite d'Etat en juin. Ban Ki-moon s'était entretenu dimanche au siège de l'ONU avec le ministre birman des Affaires étrangères, U Nyan Win, pour évoquer le scrutin birman. «Je lui ai fait part du fait que j'espérais fortement que cette élection se tiendrait de manière juste, transparente et sans exclure personne», a dit M.Ban à propos de cette rencontre.