En dépit des contraintes dues aux incidents de l'emprunt contracté auprès du Trésor public et de la rémunération de titres participatifs, l'entreprise de gestion de l'hôtel El-Aurassi a enregistré un revenu brut avant impôt de 240 millions de dinars, au cours du premier semestre 2002, soit une progression de 10% sur la même période par rapport à l'exercice 2001. Ces résultats représentent, notons-le, 39,4% de son chiffre d'affaires global et 17% du capital social de ce grand hôtel algérois qui est coté à la Bourse d'Alger depuis sa création en 1998. Par ailleurs, ce bilan dément par les chiffres les informations rapportées par la presse, faisant état d'une probable mise en vente de l'hôtel El-Aurassi après la baisse sensible de son activité durant l'année en cours, ainsi que «la chute sensible de ses actions au sein de la Bourse». La même chute a touché, ces dernières semaines, la deuxième société ayant intégré la Bourse d'Alger, en l'occurrence Saïdal. Cela a nécessité l'intervention de M.Aoun afin de clarifier la situation. Dans ce sens, il a tenu à souligner que «ce qui est en train de se passer à la Bourse d'Alger ne reflète guère l'état de son entreprise». Une déclaration interprétée par quelques observateurs comme «un prélude vers le retrait de Saïdal de la Bourse d'Alger», une hypothèse rejetée par le P-DG de Saïdal ayant affirmé: «Nous ne pouvons nous retirer de la Bourse, c'est une décision qui incombe exclusivement à cette institution financière» en précisant que 80 % des actions de Saïdal sont la propriété de l'Etat. Il a profité de l'occasion pour inviter les autorités publiques à intervenir pour «compenser les pertes des actionnaires dans la Bourse». Depuis sa création, la Bourse d'Alger ne cesse de faire couler beaucoup d'encre. Censée accueillir une centaine d'entreprises en deux ans seulement, cette institution ne compte aujourd'hui que trois groupes. Il s'agit de Saïdal, El-Aurassi, ainsi que Eriad Sétif. Plusieurs tentatives visant à l'intégration des sociétés publiques, menées entre autres par M.Boukrouh, alors ministre de la Participation et de la Coordination des réformes, ont été contrecarrées par l'Ugta. Pour leur part, les sociétés privées affichent des appréhensions à intégrer la Bourse, en évoquant l'absence de «lignes économiques claires dans le pays». Cette situation entrave la relance de la Bourse d'Alger. Une institution qui sert, pour le moment, beaucoup plus de décor dans le processus de libération du marché algérien.