Construire des mécanismes de riposte à la crise financière mondiale à l'échelle du Grand Maghreb arabe. «Chaque semaine, dix à vingt Algériens, en situation irrégulière en Grèce, sont rapatriés vers l'Algérie,» a annoncé hier à Alger, l'ambassadeur de Grèce à Alger, Vassilios Moutsoglou. S'exprimant en marge de l'Université d'automne de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc), l'ambassadeur hellénique a indiqué qu'«il est ardu pour l'ambassade d'Algérie à Athènes de préparer les papiers. Notre collaboration est parfaite notamment en matière d'identification des personnes et de délivrance de titres de voyage avant leur rapatriement.» Selon lui, «il n'existe pas de grands problèmes avec l'Algérie, mais nous souhaitons que les autorités algériennes soient plus rapides dans la délivrance des documents à ceux qui veulent rentrer». Lundi dernier, Halim Benatallah, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, avait annoncé que l'Etat envisage de rapatrier au moins un millier d'Algériens en situation irrégulière en Grèce d'ici la fin 2010. «Nous le ferons après vérification d'identité. Cela peut prendre du temps car ce travail est complexe. Une filière s'est organisée sur le territoire national pour acheminer les jeunes vers la Turquie,», a-t-il indiqué. Selon l'ambassadeur, «150 Algériens entrés clandestinement en Grèce sont actuellement en détention.» D'après lui, les Algériens en situation irrégulière doivent exprimer leur volonté de rentrer en Algérie. «Il n'y a pas d'autres moyens pour obtenir le laisser-passer de l'ambassade d'Algérie en Grèce. Nous ne connaissons pas leur nombre exact. Nous avons arrêté plusieurs centaines de personnes entrées illégalement. Certaines d'entre elles circulent librement dans le pays», a-t-il indiqué. Lors des travaux de deux jours de l'Université d'automne 2010 des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc), présidée par Maître Karim Mahmoudi, sur l'impact de la crise financière mondiale sur les pays du Grand Maghreb arabe (GMA), il a été annoncé que «la fermeture des frontières terrestres algéro-marocaines causent une perte de 2 milliards de dollars annuellement à l'Algérie.» Il est nécessaire de construire des mécanismes de riposte à l'échelle du GMA face aux répercussions de la crise financière mondiale subies, ont souligné des intervenants. Les ambassadeurs d'Espagne, de Turquie, de la République de Corée en Algérie ont pris part à cette rencontre à laquelle a participé d'ailleurs Gilles Cloutier (Boston), ancien secrétaire d'Etat et professeur à Montréal (Canada). «Il est inadmissible que 80 millions de personnes du GMA restent otages de la politique», a affirmé à L'Expression un expert participant qui a plaidé pour un «Maghreb uni, solide et complémentaire.» Notre interlocuteur fera remarquer que la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie, disposent de multiples options économiques, à savoir la sous-traitance et le tourisme (Tunisie), la culture vivrière et la production de légumes et fruits primeurs ainsi que l'exportation de main-d'oeuvre (Maroc), le phosphate et les ressources halieutiques (Mauritanie). L'Algérie, regrette-t-il, est mono-exportatrice de pétrole. Cette situation fait perdre à l'Algérie quelque 500 millions d'euros par an car «nous vendons en dollars et nous achetons en euros».