L'objectif de ce dispositif est d'arriver à créer 300.000 insertions par an dans le cadre du nouveau quinquennat 2010-2014. Le gouvernement algérien réitère sa détermination à soutenir la création de microentreprises. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, place très haut la barre. L'objectif arrêté est de créer 40.000 microentreprises par an. Avec plus de détails, le nouveau plan quinquennal prévoit la création de près de 110 microentreprises par jour, soit plus de 3330 par mois. Cet objectif sera mis en oeuvre au moyen des deux dispositifs dédiés aux jeunes diplômés et sans emploi, à savoir l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) et la Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage). Ces informations ont été avancées par le ministre du Travail lors d'un point de presse animé hier, à l'hôtel Erriadh, à Alger, en marge du séminaire sous-régional sur «L'intermédiation de l'emploi et son rôle sur les marchés du travail». L'appui à la promotion de cette politique sera pris en charge par l'Agence nationale de l'emploi (Anem), et mis en oeuvre à travers un nouveau dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (Daip) des jeunes, destiné aux primo-demandeurs d'emploi, en particulier les diplômés de l'enseignement supérieur. En avançant ces chiffres, le ministre affirme que l'Algérie réaffirme son soutien à la politique de la promotion de l'emploi «L'Algérie a engagé depuis plus d'une décennie de vastes programmes d'investissements publics destinés à développer les infrastructures de base et à mettre en place les fondements d'un développement durable générateur de richesse et d'emploi», a déclaré M.Louh. Abordant le développement de l'intermédiation, le ministre a rappelé les grands chantiers de réhabilitation et de modernisation engagés par l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Le ministre a précisé que cette politique a donné comme résultat la densification du réseau de structures locales de l'Anem qui est passé de 150 agences en 2006 à 205 en 2009 et qui devrait atteindre 240 à l'horizon 2014. Le ministre a indiqué que ces programmes se sont traduits par des résultats significatifs, citant le taux de croissance économique hors hydrocarbures qui s'est maintenu, ces dernières années, autour de 6% en moyenne annuelle et a atteint 9,3% en 2009. Dans son allocution en cette occasion, le ministre a signalé que la population active est en «constante augmentation», passant de 8,2 millions en 2005 à 9,5 millions en 2009, ce qui représente, a-t-il dit, une augmentation de près de 16% sur la même période. C'est ce qui a amené le ministre à s'exprimer sur le taux de chômage qui est de l'ordre de 10,2% en 2009. L'objectif arrêté par son département est de ramener ce taux à moins de 9% vers la fin de ce quinquennat. Dans le même contexte, il a indiqué que le gouvernement a mis en oeuvre, à compter de 2008, un plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, ce qui permettra, a-t-il affirmé, de réaliser l'objectif de création de 3 millions d'emplois inscrit dans le plan de développement 2010-2014, doté d'une enveloppe financière de 286 milliards de dollars. Interrogé sur la création de dix agences privées d'emploi, le ministre a répondu qu'il en existe une dizaine au niveau national. A propos des objectifs du séminaire, le ministre a déclaré qu'il est attendu un échange d'expériences sur les pratiques mises en oeuvre dans certains pays de manière à en tirer profit afin de faire de la bonne gouvernance un «référentiel» pour les administrations du travail. Dans une déclaration à L'Expression, Guisepp Casale, directeur de programmes d'administration et d'inspection du travail au Bureau international du travail, a affirmé que l'expérience algérienne en matière d'emploi peut servir de modèle pour plusieurs pays voisins. «Je tiens d'abord à dire que l'Algérie est considérée comme membre important de l'OIT. Sa politique en matière d'emploi a donné des résultats satisfaisants à cette organisation. Elle a réussi à réduire le taux de chômage qui était un moment très élevé. L'Algérie peut, aujourd'hui, servir de modèle pour les pays limitrophes et aussi pour les pays africains, notamment les pays subsahariens qui sont membres de l'OIT», a-t-il affirmé.