L'ouverture des plis techniques pour la réalisation du projet du transfert des eaux du barrage de Taksebt pour l'alimentation du couloir Tizi Ouzou-Alger, s'est effectuée, hier, au siège de l'Agence nationale des barrages, en présence des soumissionnaires et des organes de presse. Six sociétés de différentes nationalités ont répondu favorablement à l'appel d'offres. Seulement trois ont été retenues pour l'ouverture des plis, à savoir le groupement canadien SNC-Lavalin, l'entreprise allemande Lind ainsi que le groupement espagnol Dragados. Les autres candidats, en l'occurrence le groupement franco-italien Vinci-Vivendi se sont désistés à la dernière minute et ce, en évoquant le motif de l'insécurité. Pourtant le cahier des charges était bien clair. L'itinéraire de travail est dans sa totalité sécurisé. Vraisemblablement, l'«obsession française» quant à la situation sécuritaire en Algérie s'affirme de jour en jour. Car, en dépit de tous les efforts fournis par les autorités algériennes afin de pouvoir extraire l'Algérie de la liste des pays à haut risque et malgré les visites de travail et d'échanges effectuées par les hauts fonctionnaires des deux pays, la position des Français reste intacte quant à leur méfiance pour investir en Algérie. Cela dit, faut-il le remarquer, l'Algérie ne manque pas de postulants étrangers qui cherchent à investir dans différents domaines. Bien au contraire, les entreprises, qui se bousculent, permettront au plus offrant d'emporter le marché. C'est le cas du grand projet de Taksebt, qui a attiré les grosses cylindrées internationales des travaux publics et ce, en dépit des difficultés susceptibles d'être rencontrées, dont on citera les coûts des travaux évalués à 500 millions d'euros et le délai de réalisation qui est arrêté à moins de 40 mois. L'entreprise, qui décrochera le marché, se chargera non seulement de la réalisation, mais également de l'exploitation et de la gestion de cet ouvrage pendant 10 ans. Cependant, la Banque européenne et l'Agence française de développement, partenaires de l'ANB, contribueront au financement de ce projet par une enveloppe de 55 millions d'euros sous forme de prêts. La somme restante est répartie entre la contribution de l'entreprise retenue et les subventions de l'Etat. Le lancement effectif de ce projet, censé alimenter l'axe Tizi Ouzou-Alger par un volume quotidien de 170.000 m3, est arrêté entre le 1er et le 10 février 2003. L'achèvement des travaux pour la ville de Tizi-Ouzou et ses environs est prévu en mars 2004 alors que pour la capitale, ce sera fin 2005. M.Abdel-Nacer Kali, directeur de l'ANB, informe, à cet effet, que l'ouverture des plis financiers sera organisée après 3 ou 4 semaines d'ouverture des plis des offres techniques. Il rassure, par ailleurs, que l'évaluation des offres est soumise à des organes très compétents et au contrôle rigoureux des partenaires afin, dit-il, de ne pas rejeter une seconde fois la procédure de sélection.