Tout en apportant son soutien à M.Abbas, le comité de suivi a donné leur chance aux efforts américains pour parvenir à un compromis qui permettrait une relance des négociations de paix. Les pays arabes ont apporté un soutien ferme au président palestinien Mahmoud Abbas qui refuse de négocier avec Israël à l'ombre de la colonisation, mais ont donné un mois pour éviter une faillite du processus de paix, une position saluée par le médiateur américain. Israël n'avait pas encore réagi officiellement hier à l'annonce des chefs de la diplomatie arabes réunis la veille en Libye avec M.Abbas. Mais un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par la radio, s'est félicité que la porte des négociations n'avait pas été fermée définitivement, estimant que «le pragmatisme l'a emporté». Le département d'Etat a dit apprécier le soutien arabe aux «efforts (américains) visant à créer les conditions qui permettront des discussions directes pour aller de l'avant». «Nous continuerons à oeuvrer (...) pour faire progresser les négociations afin de parvenir à la solution de deux Etats». Tout en apportant son soutien à la position de M.Abbas, le comité de suivi du processus de paix à la Ligue arabe, a donné leur chance aux efforts américains pour parvenir à un compromis qui permettrait une relance des négociations de paix. Le président palestinien refuse de les reprendre, Israël ayant relancé fin septembre la construction dans les colonies juives de Cisjordanie occupée, après un moratoire de dix mois. Les Etats-Unis ont offert des «incitations» à Israël en échange d'un gel de la colonisation, selon l'ambassadeur d'Israël à Washington. Mais M.Netanyahu n'a pas annoncé sa réponse et continue d'appeler M.Abbas à revenir à la table des négociations. Le comité arabe «soutient la position de M.Abbas appelant à l'arrêt total de toutes les activités de colonisation, en préalable à la reprise des négociations», selon le communiqué publié tard vendredi soir à Syrte. Il appelle Washington «à poursuivre ses efforts destinés à réunir les conditions nécessaires pour remettre le processus de paix sur les rails, notamment par un arrêt de la colonisation». Le comité ajoute qu'il se réunirait dans un mois pour examiner d'autres «alternatives», en cas d'échec des efforts pour relancer le processus de paix. Pour le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, Washington aura ainsi un mois pour tenter ««de trouver une solution au problème de la colonisation». Selon des participants à la réunion arabe, M.Abbas a proposé dans son discours à huis clos des alternatives en cas d'échec: demander à Washington de reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967, recourir à cette fin au Conseil de sécurité de l'ONU, ou demander à l'Assemblée générale de l'ONU que les Territoires occupés soient mis sous tutelle internationale. Mais le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a précisé qu'un recours au Conseil de sécurité pour demander la proclamation d'un Etat palestinien, n'était «pas à l'ordre du jour». «Ce qui est envisagé actuellement, c'est de permettre aux Etats-Unis de poursuivre leurs efforts pour parvenir à un gel total de la colonisation», a-t-il dit. Si dans un mois, la situation est toujours bloquée, le comité arabe «se réunira de nouveau et M.Abbas exposera les alternatives (...)». A Ghaza, les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Ghaza, ont de nouveau appelé «à cesser complètement les négociations avec Israël», en jugeant «insuffisante» la position arabe et «inutile» le délai accordé à Washington. Les pourparlers de paix avaient été relancés le 2 septembre à Washington après 20 mois de suspension.