Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a réitéré hier qu'il n'est pas question de pourparlers avec Israël sans la finalité d'un Etat palestinien. Le président palestinien Mahmoud Abbas a de nouveau exclu hier une reprise des négociations de paix avec Israël si celui-ci n'accepte pas un règlement basé sur la création d'un Etat palestinien. «Sur quoi négocier s'il (Israël) refuse d'accepter un règlement basé sur deux Etats?», s'est interrogé M.Abbas dans des déclarations à la presse à Ramallah, lors de visites dans des écoles pour superviser le déroulement des épreuves du baccalauréat. Il a aussi appelé Israël à «respecter ses engagements prévus par la première phase de La +Feuille de route+ qui stipule l'arrêt de la colonisation, y compris la croissance naturelle, le démantèlement des colonies sauvages, la réouverture des institutions palestiniennes à Jérusalem». Lancée à l'été 2003, la «Feuille de route» est un plan de paix élaboré par le Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) qui prévoit la création d'un Etat palestinien au côté d'Israël. Ce plan est largement resté lettre morte depuis. M.Abbas a affirmé que l'Autorité palestinienne avait en revanche rempli ses engagements prévus par la Feuille de route. «Il nous a été demandé de rétablir l'ordre et la stabilité, ce qui est à présent chose faite», a-t-il dit. En novembre 2007, le Premier ministre israélien d'alors Ehud Olmert et M.Abbas avaient relancé sous les auspices des Etats-Unis les négociations de paix, alors au point mort depuis sept ans, pour parvenir à un accord sur un Etat palestinien, comme prévu par la Feuille de route. Mais le gouvernement israélien actuel de droite, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, résiste aux demandes de l'administration américaine et du reste de la communauté internationale de geler la colonisation et d'accepter la création d'un Etat palestinien comme solution au conflit. MM.Abbas et Netanyahu ne se sont pas rencontré depuis l'entrée de ce dernier en fonctions le 1er avril. M.Netanyahu a annoncé dimanche qu'il présenterait d'ici une semaine sa politique sur le processus de paix, à la suite des pressions exercées par le président américain Barack Obama. Par ailleurs, l'émissaire spécial des Etats-Unis au Proche-Orient, George Mitchell, a déclaré hier à Oslo que pays déploierait tous les efforts possibles en vue d'arriver «rapidement» à la création d'un Etat palestinien. «La première chose, c'est bien sûr l'objet de cette rencontre: apporter un soutien à l'Autorité palestinienne», a déclaré M.Mitchell au début d'une réunion du comité ad hoc (AHLC) des bailleurs de fonds internationaux pour les Palestiniens dans la capitale norvégienne. «Il est important que l'on construise des institutions et une capacité de gouvernement de sorte que l'on puisse rapidement avoir un Etat palestinien viable et indépendant», a-t-il dit. L'ancien sénateur américain, considéré comme l'un des artisans de la paix en Irlande du Nord, va effectuer cette semaine une tournée au Proche-Orient, la quatrième depuis sa prise de fonctions en janvier, pour tenter de relancer le processus de paix aujourd'hui au point mort. «Le président (Barack Obama) a clairement fait savoir à l'ensemble de son administration, publiquement et en privé, que les Etats-Unis estiment que la solution des deux Etats est la seule solution politique viable», a ajouté M.Mitchell. «C'est en haut de nos priorités et la voie que nous allons suivre aussi vigoureusement que possible», a-t-il précisé. M.Obama m'a donné l'instruction de déployer tous les efforts pour tenter de créer les circonstances dans lesquelles les parties puissent commencer immédiatement les discussions» en vue d'une «paix globale» et d'une normalisation entre Israël et les pays arabes, a-t-il dit.