La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a dit en annonçant s'attendre à un lancement «la semaine prochaine» des négociations, compter au préalable sur un appui du comité de suivi arabe. Les Arabes ont apporté samedi soir leur soutien à des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens afin d'appuyer les efforts américains en vue de relancer le processus de paix, mais ont dit douter de l'engagement d'Israël envers la paix. Le négociateur palestinien Saëb Erakat, présent à la réunion du comité de suivi du processus de paix à la Ligue arabe au Caire, a néanmoins déclaré que la décision finale d'engager ces négociations serait prise par le Comité exécutif de l'OLP à une date qu'il n'a pas précisée. Cependant, le soutien arabe semble ouvrir la voie à un lancement du dialogue indirect entre Israéliens et Palestiniens, le président palestinien, Mahmoud Abbas, ayant dit lundi espérer une «réponse positive» des Arabes à la proposition américaine d'engager ces négociations dites «de proximité». Et vendredi, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a dit, en annonçant s'attendre à un lancement «la semaine prochaine» des négociations, compter au préalable sur un appui du comité de suivi arabe. Israël a salué le soutien arabe à des négociations indirectes, tout en disant attendre une acceptation formelle des Palestiniens. «Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, loue les progrès réalisés dans la relance des pourparlers de paix», ont déclaré ses services. «Israël est prêt à négocier avec les Palestiniens à tout moment et dans n'importe quel lieu», a ajouté le communiqué. Néanmoins à Ghaza, le Hamas a condamné la proposition. «Le Hamas rejette complètement toute négociation avec l'occupant», a déclaré le Hamas dans un communiqué. Après les «ouveaux engagements» donnés par le président américain Barack Obama à M.Abbas, «et malgré le fait que nous ne sommes pas convaincus du sérieux d'Israël dans la recherche de la paix, le comité de suivi réaffirme (sa position) convenue le 2 mars 2010 concernant la durée des négociations indirectes», dans un communiqué publié au Caire. A cette date, le comité de suivi avait affirmé être favorable à des négociations indirectes «pour une période de quatre mois». Samedi, le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, a indiqué que la durée du dialogue devrait être de deux mois. «Si les négociations avancent, nous les prolongerons», a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Cheikh Jassem a ajouté s'attendre à «un lancement dans les prochains jours des négociations indirectes». «Nous ne faisons pas confiance à Israël (mais) nous avons eu des signaux positifs du médiateur américain». Le facteur déterminant cette fois pourrait être une lettre de M.Obama, dans laquelle il dit qu'il n'hésitera pas à agir contre les Israéliens ou les Palestiniens si l'un ou l'autre camp entrave les négociations, selon un dirigeant palestinien qui a requis l'anonymat. M.Erakat a mis en garde contre une relance du projet de construction de 1600 logements dans un quartier juif de Jérusalem-Est occupée, qui avait torpillé en mars le lancement prévu des négociations indirectes. «S'ils construisent un seul des 1600 logements, nous n'irons pas aux pourparlers». Le comité arabe a lui aussi appelé à «un arrêt total de la colonisation», et averti qu'il saisirait la Cour internationale de Justice en «cas de poursuite des activités illégales israéliennes à Jérusalem et dans les territoires occupés». Selon le comité, les négociations indirectes ne devront pas «être suivies automatiquement de pourparlers directs». Le comité de suivi regroupe, outre l'Autorité palestinienne, la Jordanie, l'Egypte, Bahreïn, la Tunisie, l'Algérie, l'Arabie saoudite, la Syrie, le Soudan, le Qatar, le Liban, le Maroc, le Yémen, les Emirats arabes unis et Oman. Onze ministres des Affaires étrangères étaient présents à la réunion. Israéliens et Palestiniens ont cessé de discuter fin 2008 après l'agression de Ghaza. Tous les efforts américains se sont depuis fracassés sur l'impossibilité d'obtenir un gel complet de la colonisation israélienne, mais aussi sur les divisions interpalestiniennes. La formule de négociations indirectes, par l'intermédiaire de l'émissaire américain George Mitchell, a été mise au point afin de permettre la reprise du dialogue. L'objectif ultime est d'aboutir à un dialogue direct. M.Mitchell doit se rendre au Proche-Orient vers la fin de la semaine prochaine, selon le département d'Etat.