Condamné à répondre aux attentes sociales et à gagner la bataille des mouhafadhas, le FLN n'est pas au bout de ses peines. L'avant-projet portant amendement de la Constitution a été remis au président de la République, le code communal et le code de wilaya seront discutés au Parlement durant la session d'automne, le rapport portant loi sur l'information étant presque terminé et le renouvellement des kasmas achevé à 99%, le FLN veut respirer. Le parti majoritaire marque ainsi une pause avant de se lancer dans son université d'été programmée cette année, selon certaines indiscrétions, à Annaba. Mais en attendant, le FLN a décidé de se consacrer, au plus tard, la semaine prochaine, au renouvellement de ses mouhafadhas qui constitue la deuxième partie de cette opération lancée il y a de cela deux années. «Nous avons presque terminé le renouvellement des structures au niveau des kasmas, on va maintenant entamer les mouhafadhas, mais l'opération est beaucoup moins compliquée», a déclaré le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja. Il faut dire que le renouvellement des kasmas a pris plus qu'il en faut en termes de durée. Deux années. Mais l'opération était complexe et compliquée. De querelles aux rebondissements et aux soubresauts, il a fallu des compromis et des alliances pour venir à bout de cette opération qui ne s'est pas réalisée au FLN depuis plus de deux décades. Le parti de Belkhadem n'est pas au bout de ses peines puisqu'il est doublement condamné dans cette bataille des mouhafadhas. D'abord il doit la gagner pour assainir ses rangs. Ensuite, il n'a plus le temps aux tergiversations, comme cela a été le cas lors du renouvellement des kasmas. La double échéance électorale de 2007 pointe à l'horizon et le FLN doit y aller en rangs serrés. Sa position de parti majoritaire au Parlement, au niveau des assemblées locales et sa «réappropriation» de la chefferie du gouvernement risque d'être le tendon d'Achille du parti. Une sorte de cadeau empoisonné face aux innombrables défis qu'il doit relever face à une demande sociale à la fois pressée et pressante. Plus aucun droit à l'erreur. Il faut donc que le FLN soit prêt en assainissant ses rangs avant ces deux échéances, il faut qu'il taise ses querelles, il faut qu'il apporte des solutions aux problèmes sociaux. L'équation s'avère compliquée. On a beau disserter sur l'unité des rangs mais des dissensions n'ont jamais cessé au sein du FLN. Quoique habitué à gérer ses querelles, expérimenté dans la direction des affaires du pays, le FLN rénové pourra-t-il relever autant de défis? Le rythme du déroulement du renouvellement des mouhafadhas sera un indicateur de grande valeur. Cela en attendant de voir la réaction des populations après les six premiers mois du nouveau règne du vieux parti sous la férule du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem.