Quatre mois après son limogeage du gouvernement, Khelil revisite le siège du ministère de l'Energie et des Mines en compagnie de Benbitour. L'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a ri presque joyeusement quand les journalistes l'ont approché hier pour savoir s'il a été poursuivi en justice en raison des scandales qui ont émaillé le groupe Sonatrach. M.Khelil a décliné les sollicitations des journalistes refusant de faire toute déclaration. C'est sa première apparition publique après son limogeage du gouvernement, il y a quatre mois. Sa réapparition, lors de cette cérémonie du 50e anniversaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), organisée, hier, au siège du ministère de l'Energie et des Mines, confirme que, contrairement aux informations colportées au sujet de son installation aux Etats-Unis, Khelil est toujours en Algérie. Mais il n'est pas seul à créer la surprise à cette occasion. La présence soudaine de Ahmed Benbitour, l'ancien chef du gouvernement de Bouteflika, qui a démissionné en 2001, a suscité plusieurs questions. En effet, les invités étaient nombreux à se demander à quoi était due cette présence inattendue de M.Benbitour. Intervenant, il y a deux jours, dans les colonnes d'un quotidien arabophone, Waqt El Djazaïr, l'ancien chef de gouvernement a regretté le fait que son image soit «systématiquement censurée par la Télévision nationale». Mais ce n'est pas pour autant que M.Benbitour renonce à ses idées et à donner son point de vue sur les questions d'actualité. Quelque temps après avoir démissionné de son poste, il fera de l'opposition politique au gouvernement dont il était le premier responsable. «J'ai démissionné parce que j'ai vu l'Etat dériver et le pays avec», avait-il déclaré dans un quotidien national il y a quelques années. La présence de deux anciens personnages-clés du gouvernement algérien, le premier ayant été limogé et le deuxième ayant démissionné, n'a pas manqué de surprendre plus d'un. Comment peut-on expliquer ce retour inopiné de deux hommes de cette stature sur la scène publique? Quoi qu'il en soit, Benbitour tout comme Khelil d'ailleurs se sont abstenus de faire tout commentaire. Yousfi pour un baril à 90 et 100 dollars «Un prix du baril compris entre 90 et 100 dollars est raisonnable», avait estimé Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, en marge d'une conférence de presse tenue au siège de son département, pour fêter les cinquante ans de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. «Les prix actuels du pétrole sont meilleurs qu'il y a quelque temps et nous, pays producteurs, voulons juste avoir un prix raisonnable», avait-il ajouté. Les cours du pétrole se sont raffermis ces derniers jours. Lundi dernier, «le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 83,95 dollars sur l'Inter-Continental Exchange de Londres. A la même heure sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance montait de 3 cents à 82,69 dollars.». Dans son intervention, M.Yousfi a toutefois précisé que la question des prix du baril sera au coeur des discussions lors de la prochaine réunion des pays membres de l'Opep qui se tiendra à Vienne jeudi prochain. «Tout dépendra de l'ensemble des pays pour prendre une décision», a-t-il souligné. «L'Algérie s'attellera à défendre ses intérêts», a-t-il poursuivi. Sur la stratégie de l'Opep, le premier responsable du département de l'énergie et des mines a indiqué: «Elle doit s'adapter aux conditions du marché et aux perspectives à moyen et long terme en matière de production et de revenus ainsi qu'en termes de disponibilité.» «Et maintenant, nous devrions nous attacher à la protection de l'environnement...», a-t-il ajouté.