Le ministre de l'Energie et des Mines est apparemment le dernier a être informé de ce qui se passe dans son secteur. C'est en tout cas ce qu'il a laissé entendre hier en marge de la clôture de la session d'automne du Parlement. A la question de savoir si réellement Sonatrach s'était constituée partie civile dans l'affaire des malversations en cours d'instruction, Chakib Khelil a déclaré ne pas avoir cette information, tout comme il s'est dit ne pas être informé si les avocats de la défense se sont retirés ou pas. «C'est vous qui le savez», lança-t-il au parterre de journalistes qui l'ont pris d'assaut. Ces derniers, quelque peu étonnés, lui demandent s'il était normal qu'il ne soit pas informé de ce qui se passait dans son secteur. «Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas normal», dira-t-il. Et d'ajouter : «Il n'est pas normal que je ne sois pas au courant». Il précisera cependant, comme pour justifier sa réponse, qu'il ne gérait pas les 50 entreprises que comptait son secteur. Harcelé, le ministre de l'Energie et des Mines finira par lâcher, à propos des mis en cause dans cette affaire, que pour le moment ils n'ont pas été condamnés. A la question de savoir s'il avait pensé à l'éventualité de présenter sa démission, il dira : «Si les prévenus sont coupables, je pourrais peut-être démisionner». Il s'en prendra ensuite à la presse, l'accusant de vouloir se substituer aux magistrats. «Laissez la justice faire son travail, ce n'est pas avec les interférences de la presse qu'on règlera le problème». A propos de la lettre de l'ex-vice-président de la compagnie pétrolière, il demandera aux journalistes de prendre d'abord la peine de connaître Hocine el Malti avant d'avancer des accusations. Il ne démentira pas pour autant les dires de El Malti qui est aujourd'hui consultant en pétrole et qui vit en Suisse. Le ministre ajoutera également que tout ce qui a été dit au juge d'instruction n'est pas forcément la vérité. Invité à donner son avis sur la possibilité que ce soit le président de la République qui soit directement visé à travers ce scandale, Chaki Khelil dira : «Peut-être, à vous d'en faire la lecture.» F. A.