La prise en charge de ces malades est loin d'être une bataille gagnée, plusieurs facteurs étant associés, dont la pénurie criante de médicaments. La liste des maladies épidémiologiques continue à s'allonger. En effet, les services en charge de la lutte contre le cancer viennent d'enregistrer le nouveau chiffre estimé à près de 2200 cancéreux. Au dernier bilan, une cinquantaine de nouveaux cas sont venus s'ajouter à la longue liste des patientes, âgées de 30 à 50 ans, atteintes du cancer du sein. La tuberculose, cette malade que l'on croyait disparue, continue à faire l'événement de la deuxième ville du pays. Là encore, les services en charge des maladies pulmonaires viennent d'arrêter leurs bilans à quelque 600 nouveaux cas au moment où près de 1000 personnes, suspectées d'être porteuse, du bacille de Koch, font l'objet d'un suivi médical rigoureux. De par sa situation proche du pôle industriel, la ville d'Arzew enregistre, à elle seule, quelque 300 cas. La sonnette d'alarme est tirée. Le cancer du sein et les maladies respiratoires inquiètent à plus d'un titre vu leur constante croissance. En chiffres, une moyenne de 24 cas est enregistrée au niveau national tandis que pour la wilaya d'Oran, les estimations sont arrêtées à 60 tuberculeux pour 100.000 habitants. Sur un autre registre, la prise en charge de ces maladies est loin d'être une bataille gagnée vu les nombreux facteurs contraignants qui se sont associés dont celui de la pénurie criante des médicaments. En dépit des assurances de Djamel Ould Abbès, la rupture des stocks continue à être le sujet dominant des débats et suscite les questionnements, et des pharmaciens et des familles des malades. Les antalgiques, en particulier Temgesics 0.3 g injectable, produit destiné à soulager les fortes douleurs cancéreuses, ont complètement disparu des officines. Le même produit est administré au compte-gouttes au niveau des services oncologiques des structures sanitaires d'Oran. Idem pour les injections appelées Alustal. Ce médicament destiné à apaiser les souffrances des asthmatiques chroniques, est devenu, ces derniers jours, une denrée très rare. Les diabétiques souffrent, aujourd'hui, le calvaire en raison de l'indisponibilité du Diamiconr 30 alors que le Zyloric, comprimés apaisant les douleurs cardiaques, est introuvable. Les malades ne savent plus à quel saint se vouer, tandis que le marché des médicaments semble échapper à tout contrôle. Autant d'interrogations à même d'être soulevées: a-t-on pris conscience des agissements de certains fournisseurs, en particulier les importateurs, qui gèrent le marché selon leur convenance et leurs intérêts? La spéculation et la surenchère règnent sur un secteur qui semble échapper à tout contrôle. Plusieurs pharmaciens sont unanimes à dire que «la disponibilité de certaines marques dépend de la marge bénéficiaire des importateurs», ajoutant que «si cette dernière peut engranger autant de dividendes, l'importateur prend le risque d'inonder le marché local, sinon l'abstention est la règle à observer». Pourtant, d'énormes avancées sont enregistrées, claironnent les responsables du secteur de la santé.