En l'absence de Khalida Toumi, la troisième édition du Festival international de la bande dessinée s'est achevée dimanche, à la salle Ibn Zeydoun, où il a été procédé à la remise des prix toutes catégories, suivie de spectacles de musique. Après la meilleure affiche et les jeunes scolaires, le tour est arrivé aux encouragements des jeunes talents qui a vu distinguer Youcef Bechkrit, Chedad Bezia et Yacine Sahel. Le prix du meilleur graphisme est revenu à Benameur Mahmoud tandis que celui du meilleur scénario à Esma Benmpoussa. Le prix de la meilleure BD est revenu à Chahine Ladjouz qui a bénéficié d'un chèque de l'ordre de 200.000 DA. Le prix international du meilleur album en langue arabe est revenu au Libanais Omar Khouri, celui en langue étrangère à Maximilien Leroie pour Faire le mur sur la cause palestinienne. Contre toute attente, le prix de la meilleure revue est revenu à El Bendir, (Algérie) dont un de ses membres, Omar Zelig, fera remarquer que c'est un «projet avorté» car ne possédant jusqu'à ce jour pas d'agrément alors que cette publication existe depuis plus d'un an maintenant, tout en souhaitant que cela change. Un encouragement des spécialisés de la BD étrangère à leurs amis algériens. Le prix de la meilleure revue pour enfants a été attribué à Chadi Madi qui a déjà 5 ans d'existence. Le prix du meilleur projet a été décerné, quant à lui, à Brahim Raïs avec Les Passants, tandis que le prix spécial du jury est revenu à la Cubaine Donchiman. Le spécialiste de la bande dessinée belge, Etienne Shröder, longuement félicité par les élèves qu'il a eus à encadrer, soulignera dans son intervention la qualité de nos bédéistes algériens dont la nouvelle génération qui montre le bout du nez grâce, dit-il, au Fibda qui devient une plate-forme internationale. «Ce n'est pas rien si on passe en moins de trois ans de la bande dessinée qui s'annonce amateur à professionnel. Tout est possible, ce n'est pas un rêve.» Et aux organisateurs et éditeurs de saisir ce message éloquent: «Dépêchez-vous de les publier, sinon ils ne vont pas rester longtemps en Algérie. Vous êtes au tout début, mais c'est un très bon début!» Cette cérémonie de clôture achevée, la salle Ibn Zeydoun a accueilli par la suite un spectacle assuré par un groupe de musique rock du désert de Tamanrasset, suivi d'un court spectacle de danse avant de finir avec le célèbre Farid Louma et ses musiciens, en revisitant les anciens tubes de T34. Danse, musique et dessins combinés, cette soirée offrira aux invités une belle palette de l'art algérien sous différentes facettes. Aussi, malgré une ouverture assez moyenne, la chaleur est revenue au cours du week-end dernier au niveau de l'esplanade de Riad El Feth où régnait une formidable atmosphère bon enfant. Les amoureux du dessin se sont donné à coeur joie sur des murs placés à l'intérieur du chapiteau d'exposition. Des murs affectés spécialement pour s'amuser et donner libre cours à son imagination en matière de dessin. Autre temps fort de ce festival, les ateliers où jeunes et enfants pouvaient échanger avec les dessinateurs étrangers en toute liberté. Didactisme, plaisir, divertissement, tels sont les maîtres mots qui ont caractérisé ce festival, lequel a permis, durant trois jours, de faire rayonner la joie et la culture à travers les artères de l'esplanade de Riad El Feth. Constructif aussi a été le Fibda grâce à l'organisation de tables rondes dont une qui s'est tenue l'après-midi de dimanche dernier à l'ambassade des USA ayant regroupé des bédéistes algériens, américains en duplex live d'Alger pour échanger avec des Irakiens de l'université de Baghdad. Un échange enrichissant qui a permis aux uns et aux autre de connaître l'aventure de la bande dessinée ou de la caricature dans l'autre pays et de tenter de garder le contact pour faire participer, pourquoi pas, l'Irak à la prochaine édition du Fibda. De cette rencontre fructueuse, beaucoup de clichés sont tombés sur notre pays frère, l'Irak, et nous fûmes surpris d'apprendre que la caricature irakienne portant sur la réalité politique de l'Irak, jouisse vraisemblablement d'une belle liberté notable. La preuve, l'Irak peut se targuer de posséder son festival de la caricature, chose qui n'existe pas encore chez nous. Autre élément non négligeable au cours du Fibda, est le volet cinéma à travers la projection de trois films dont deux d'animation des plus récents, à savoir Alice au pays des merveilles, et Arthur 3. Une initiative des plus louable, puisque la salle Ibn Zeydoun était pleine de monde, surtout de parents venus en force accompagnés de leurs enfants. Une image qu'on souhaiterait voir le plus souvent, pour peu qu'on ramène de bon films. Démonstrations murales, ateliers d'initiation ou d'apprentissage du dessin, échange, ventes-dédicaces, de nombreux hommages, de grandes expositions (Haroun, Palestine, Chino, etc.) conférences et autres tables rondes, le programme culturel a été riche cette année. Pas moins de 37 pays ont pris part au Fibda 2010 avec plus d'une centaine de participants de divers horizons. Riad El Feth avait pour une fois, bonne mine. A saluer. Reste l'éternel problème des prix, mais cela est une autre histoire...