Photo : Sahel Par Wafia Sifouane C'est sur une note chargée d'émotion que le 2ème Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA) s'est clôturé dimanche dernier à la salle Ibn Zeydoun en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, ainsi que la commissaire du Festival, Mme Dalila Nedjam. A tout seigneur tout honneur. C'est avec un vibrant hommage à Slim, l'un des pères de la bande dessinée algérienne, que la cérémonie de clôture s'est ouverte. Ce sera l'occasion pour la ministre de transmettre toute la gratitude que l'Algérie éprouve envers ce conteur à la plume pertinente. «Slim nous a fait rire au moment où nous avons pleuré. Il est temps pour lui maintenant de rire de son succès», dira-t-elle avant de l'appeler sur scène pour lui remettre le prix d'honneur. C'est avec des yeux larmoyants et une voix nouée par l'émotion que le créateur du fameux gat m'digouti et de Bouzid recevra les hommages de tous ses pairs. La ministre remettra également, à titre posthume, le prix du patrimoine baptisé Sid Ali Melouah à la veuve du défunt bédéiste et caricaturiste. Un prix de la reconnaissance sera aussi décerné à Saïd Zanoun, le doyen des bédéistes algériens. Autre geste de reconnaissance : la prochaine réédition de l'ensemble des œuvres de Slim dans les trois langues nationales. Après les honneurs aux aînés, on enchaînera avec la remise des prix aux jeunes vainqueurs du concours national dont le résultat avait été dévoilé auparavant. Parmi les lauréats, on citera, entre autres, Ben Ali Youcef qui a reçu le prix de la meilleure affiche, Aidaoui Tahar qui aura le premier prix du concours jeunes talents et Mezghiche Narimene pour le premier prix du concours scolaire. Des prix d'encouragement seront par ailleurs attribués aux lauréats dans les trois catégories. Le prix de la meilleure revue spécialisée est revenu ex aequo à la revue libanaise Samandel et l'algérienne intitulée Fourre-tout. Quant au prix du meilleur projet en langue international, il a été attribué au bédéiste centrafricain Didier Kassai alors que le prix du meilleur album a été, lui, décerné à l'œuvre Tahya El Dzair d'Adan et Galadan. Concernant le prix du meilleur album en langue arabe, il est revenu à la Libanaise Lina Merahedj. Dominique Goblet, bédéiste belge et membre du jury international prendra par la suite la parole pour dire la difficulté de la tâche que le festival leur a confiée pour désigner des lauréats, car les œuvres en compétition étaient toutes de grande qualité. Par ailleurs, Mme Goblet annoncera aussi que la désignation et le nombre des prix ont été revus. Les membres du jury se sont accordés sur le changement d'appellation des prix ainsi que sur la réduction de leur nombre. La soirée sera bouclée avec un concert du groupe Gaada Diwan de Béchar qui clôturera en musique cette grand-messe du 9ème art. Bien qu'il n'ait duré que quatre jours, le festival aura cependant réussi à révéler beaucoup de talents et de potentiels chez les jeunes Algériens qui sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à la bande dessinée et même à adhérer aux concours organisés par le FIBDA. Le seul regret reste le manque d'intérêt des éditeurs algériens qui boudent toujours la bande dessinée.