Les spectacles présentés chaque soir au Théâtre régional de Batna (TRB) à l'occasion du «Mois du monologue» suscitent un vif engouement du public qui se déplace en nombre, en dépit d'une météo défavorable. Les one-man-shows programmés depuis le 10 octobre dernier ont reçu, pour la plupart, un accueil des plus chaleureux d'autant que le thème majeur abordé a souvent trait à des questions ou des situations directement liées au quotidien des citoyens. Le talent des artistes, leur façon d'aborder, chacun à sa manière, les sujets choisis, empêchent toute lassitude dans les rangs du public, même si certains thèmes sont parfois «resservis». Parmi les spectacles les mieux accueillis figurent le monologue «Le Manège» du comédien Kamel Bouakaz (Alger). Le monologue retrace avec un humour décapant les tracasseries d'un fellah en butte à la machine bureaucratique de l'administration. «Ahlam Zamane» (Rêves d'antan) de Samia Saâdi, de Skikda, un «one-woman show» consacré au mépris de la société vis-à-vis des filles qui se marient tardivement a également reçu un accueil très chaleureux des Batnéens et des Batnéennes. La soirée de dimanche a été réservée au monologue «Djin oua balaatouh» (Le djinn floué) de l'humoriste sétifien Lamri Kaouane qui a donné lieu à une standing-ovation de l'assistance conquise par la truculence de l'artiste et ses mimiques qui ne sont pas sans rappeler le regretté Mohamed Touri. Le spectacle évoque l'histoire d'un universitaire sans emploi qui devient émigrant clandestin et que les circonstances conduisent à rejoindre une bande de malfaiteurs avant d'être incarcéré puis rapatrié, mais sans perdre l'espoir de tenter une nouvelle mésaventure. Une présence remarquée des familles a été constatée lors des spectacles de ce «Mois du monologue». Cela n'a pas manqué de réjouir les responsables du TRB qui s'attendent à voir de nouvelles jeunes stars briller par leurs talents dans ce genre d'expression théâtrale où avaient excellé ou excellent encore leurs aînés, comme le regretté Hassen Hassani, dit «Boubagra» ou Aziz Dekkar.