es Etats-Unis se plaignent, notamment de la sous-évaluation du yuan chinois, la Chine comptant pour plus de la moitié du déficit commercial américain. Les Etats-Unis ont appelé hier les pays à excédent commercial à réformer leur politique de changes pour renforcer la croissance mondiale, lors d'une réunion des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud sur fond de crainte d'une guerre des monnaies. Mais les propositions américaines, faisant une allusion à peine voilée à la Chine, pourraient se heurter à l'opposition de plusieurs puissances, y compris parmi les pays riches comme le Japon. «Les pays du G20 ayant des excédents persistants doivent entreprendre des réformes structurelles, budgétaires et de politiques de taux de change pour renforcer les sources intérieures de croissance et soutenir la demande mondiale», selon une lettre du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, adressée au G20 Finances, qui ne désigne aucun pays en particulier. Les Etats-Unis se plaignent notamment de la sous-évaluation du yuan chinois, la Chine comptant pour plus de la moitié du déficit commercial américain. M.Geithner propose que les déséquilibres des balances extérieures des pays du G20 ne dépassent une certain pourcentage du PIB, sans fixer de limite. Cette proposition risque de se heurter à la réticence de nombreux pays exportateurs dont la Chine, l'Allemagne et l'Inde. «Les pays du G20 doivent s'abstenir d'appliquer des politiques de taux de changes destinées à leur conférer un avantage compétitif», a dit le ministre américain des Finances. Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des vingt plus grosses économies de la planète réunis à Gyeongju (Corée du Sud) ont jusqu'à ce soir pour tenter de décréter une trêve à la guerre des changes qui sévit depuis septembre, et menace la reprise mondiale. Un projet de déclaration finale suggère que les pays du G20 s'engagent à «s'abstenir de toute dévaluation compétitive», selon l'agence d'informations économiques Dow Jones. Cette stratégie de dévaluation consiste à manipuler le cours de sa monnaie pour stimuler son économie en faisant fi de la coopération internationale. Les Etats-Unis et l'Europe souhaitent imposer à la Chine et aux pays émergents, comme la Corée du Sud ou le Brésil, le principe d'un mécanisme de régulation des taux de change. «Les pays émergents du G20 avec des monnaies significativement sous-évaluées» doivent «à terme, ajuster pleinement leurs taux de changes à des niveaux reflétant leurs fondamentaux économiques», selon M.Geithner. A l'inverse, les pays ayant d'importants déficits commerciaux doivent augmenter leur épargne en arrêtant «des objectifs budgétaires de moyen terme crédibles» et en renforçant leurs exportations, selon la lettre. La lettre américaine, présentée durant une réunion d'une heure du G7 Finances qui a précédé celle du G20 «a reçu un bon accueil», a indiqué un responsable français sous couvert de l'anonymat.