Une étude concernant le réaménagement de cette rivière pour qu'elle soit un lieu de divertissement est en cours depuis six mois. Dans peu de temps, les Algérois pourront «pique-niquer» sur les rives de oued El Harrach. En constatant l'état actuel de cette rivière, une telle affirmation pourrait paraître presque incongrue pour certains. Pourtant, c'est ce qu'a laissé entendre, jeudi dernier, le directeur de l'hydraulique au niveau de la wilaya d'Alger, Ismaïl Amirouche. Intervenant sur les ondes de la chaîne El Bahdja de la Radio, ce responsable a indiqué que le taux d'avancement des travaux de dépollution de oued El Harrach est de 70%. «Deux entreprises algériennes travaillent dans l'assainissement d'oued El Harrach. Une étude concernant le réaménagement de cette rivière pour qu'elle soit un lieu de divertissement est en cours depuis six mois. Le bureau d'études français qui s'en occupe devrait rendre les résultats prochainement», a-t-il précisé. Une enveloppe de 200 millions de dinars a été consacrée aux travaux de curage des berges de l'oued, selon M.Amirouche. «Les gens commencent à sentir l'amélioration», a-t-il ajouté au cours de son intervention au Forum d'El Bahdja. L'hypothétique changement perçu par les riverains est dû à la neutralisation des mauvaises odeurs. Une opération qui a été entamée, il y a près de deux ans. Oued El Harrach, devenu au fil des années un véritable «réceptacle de déchets», contiendrait-il des trésors? Une rumeur que de nombreuses personnes s'amusent à colporter. C'est ce qu'a confirmé d'ailleurs Ismaïl Amirouche. «Il y a du mercure au niveau des embouchures, mais il n'y a pas de trésors», a-t-il précisé à ce sujet. Parallèlement aux travaux engagés pour la dépollution d'oued El Harrach, des projets similaires ont été entamés au niveau d'autres rivières de la capitale. oued Ouchayeh, oued Hamiz ou encore oued Réghaïa, font tous l'objet d'études pour leur réaménagement. Des travaux de curage sont d'ores et déjà entamés. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la capitale, il y a deux semaines, ont paralysé certains quartiers. Des inondations ont également été constatées dans certains quartiers à Alger. Pour solutionner ce problème, une cellule de veille et d'intervention a été installée au niveau de la wilaya d'Alger. «Il existe près d'une trentaine de points noirs à Alger. Mais aujourd'hui, nous avons les moyens nécessaires pour intervenir à tout moment» a révélé l'intervenant. Abordant le cas des fuites d'eau, le même responsable soulignera qu'entre 50 à 68 cas de fuites d'eau sont enregistrées quotidiennement. Ce problème est dû soit à la vétusté de la canalisation de l'eau potable, soit aux projets de construction entamés par des entreprises dans certains quartiers. Concernant le renouvellement du réseau d'eau potable, M.Amirouche a précisé qu'il s'agit d'une opération annuelle. «50 à 100 km par an de canalisations sont renouvelés... et cette opération est dotée d'un budget de 500 millions de dinars», indique l'intervenant. Néanmoins, il a fait remarquer, lors de son intervention, que le renouvellement de tout le réseau de canalisation, estimé à 4000 km, dans un laps de temps relève de l'impossible. «L'âge moyen d'une canalisation est de 60 ans. Au-delà de cette période, une canalisation est considérée comme vétuste», a-t-il précisé. «Or 70 à 75% des canalisations ont moins de 20 ans.», a-t-il ajouté. Smaïl Amirouche a fait savoir que la direction de l'hydraulique au niveau de la wilaya d'Alger travaille actuellement en collaboration avec la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) pour solutionner ce problème.