Lorsque les nerfs sont à bout, des disputes éclatent et des gestes qui n'honorent en rien les automobilistes se font au grand jour Les embouteillages asphy-xient la capitale des Hammadites et les principaux axes routiers de la wilaya. Béjaïa étouffe sous le poids des véhicules. Depuis le lancement du projet de réalisation de la trémie d'Ihadaden, la situation s'est aggravée. Il est de plus en plus difficile de circuler dans les quartiers de la ville. Aux heures de pointe, des goulots d'étranglement se forment un peu partout. Pare-chocs contre pare-chocs, les véhicules peinent à avancer. Même la présence de la police ne règle pas la situation. Cette présence policière permet, certes, une légère fluidité mais reste insuffisante face au flux important de véhicules qui arpentent les artères de la ville. Les usagers sont contraints de patienter de longues minutes pour avancer de quelques mètres, à pas de tortue, à cause des bouchons qui se singularisent comme par enchantement dans tous les carrefours de la ville. Que ce soit pour les automobilistes ou les usagers du transport en commun, la situation est la même et lorsque les nerfs sont à bout, des disputes éclatent et des gestes qui n'honorent en rien les automobilistes se font au grand jour. On double par la droite, on emprunte les sens inverses. Bref des scènes indescriptibles s'invitent donnant lieu à des spectacles qu'on ne peut imaginer que dans des situations de catastrophe. Il arrive souvent qu'une quatrième file de voiture se forme sur l'avenue des Aurès dont le terre-plein séparant les deux voies n'est pas encore réalisé. Loin d'avoir peur d'être verbalisés, encore moins de perdre leur permis de conduire, les automobilistes s'aventurent dans des manoeuvres dangereuses aussi bien pour eux que pour les autres. Il n'est, en effet, pas rare de croiser soudainement un véhicule venant du sens inverse sur votre propre voie d'accès. Il en est de même de la correction et de la prévoyance dans la conduite. Des conducteurs peu soucieux s'engagent au milieu du carrefour sachant qu'ils y seront bloqués car la file n'avance pas. Autant de comportements qui dénotent, on ne peu mieux, de l'absence de respect mutuel entre les chauffeurs. Ces embouteillages ne sont pas propres à la ville de Béjaïa. On les retrouve dans les autres centres urbains et les routes nationales. Plusieurs accès connaissent d'éternels bouchons. Les différentes infrastructures routières réalisées ces dernières années, au nombre infime, ne sont pas parvenues à désengorger la circulation automobile. Si pendant la saison estivale la situation reste acceptable en raison du flux d'estivants qui choisissent la région de Béjaïa pour leurs vacances, rien n'explique cependant ce qui se passe présentement, sauf peut-être le nouveau plan de circulation qui tarde à voir le jour ou encore des travaux en cours, certes nécessaires, mais qui aggravent la situation. L'important trafic routier que connaît Béjaïa rend tous les déplacements difficiles et parfois périlleux comme l'attestent si bien ces nombreux accidents qui endeuillent bien des familles. Le retard dans la réalisation de nouvelles infrastructures routières figure parmi les principales causes des bouchons. Quant aux projets de trémies, de la pénétrante et du dédoublement de la Nationale 26, ils sont renvoyés aux calendes grecques.