Les automobilistes sont rackettés quotidiennement par des pseudo-gardiens de parking dans l'impunité la plus totale et devant le silence des élus locaux. La capitale des Hammadites étouffe sous le poids des véhicules. Circuler en ville ou se garer sans grande difficulté relève d'un passé lointain. Avec un plan de circulation inadéquat et l'absence d'une délimitation de stationnement claire et pratique, des gens, principalement des jeunes, s'inventent un métier, que ni les pouvoirs publics ni la réglementation ne reconnaissent en tant que tel. Il n'y a visiblement plus aucun trottoir qui ne soit squatté par des personnes s'autoproclamant gardiens de parking. A peine l'automobiliste tente-t-il de se garer que des jeunes munis généralement de gourdins, en guise d'instrument de dissuasion, lui réclament un dû nullement mérité. De nombreux gardiens de parking n'hésitent pas à squatter la voie publique. Il va de soi que ce métier porte des risques aussi bien pour celui qui l'exerce que pour les automobilistes. Il n'est pas rare de tomber sur des disputes ou carrément des bagarres entre un automobiliste, qui refuse de mettre la main à la poche, et un gardien, qui réclame son dû d'autorité. Ces situations fâcheuses se déroulent souvent sous le regard d'un agent de l'ordre. Le cas le plus significatif d'une telle anarchie est, sans conteste, celui de la rue jouxtant le tribunal de Béjaïa. Dans cette rue, les places de stationnement sont rares et coûtent parfois cher. Des gardiens règnent en maîtres. On vous guide pour vous garer. On vous aide à repartir. Autant de gestes nécessaires, certes, mais dont peut se passer aisément un bon chauffeur. Conséquence: des disputes éclatent pour un oui pour un non. Une rue à double sens se trouve obstruée pour cause de stationnement en triple file imposée par les maîtres autoproclamés des lieux, les gardiens. Cet état de fait n'est pas sans conséquence sur les rues et artères adjacentes qui étouffent sous le nombre de véhicules et autobus et qui ne trouvent plus les échappatoires habituelles que constituaient, dans un passé récent, ces rues parallèles aux grandes avenues de ce secteur. Au niveau de l'avenue de l'ALN, une voie disparaît totalement au profit du stationnement. Dans le sens de la wilaya, le stationnement est toléré. Il provoque alors un ralentissement de la circulation sachant qu'une voie ne peut contenir à elle seule ce flux de véhicules en direction du carrefour Nacéria. Béjaïa a besoin d'un véritable parking. Une évidence. Une volonté existe chez certains particuliers qui désirent investir dans ce créneau porteur. Mais ils peinent à dénicher l'autorisation nécessaire à cet effet. Les autorités locales ne semblent pas accorder d' intérêt à cette situation. On parle d'un nouveau plan de circulation. Que va-t-il apporter au problème du stationnement? Assurément rien. S'il arrive a désengorger certains axes routiers, ce serait déjà une bonne chose. Mais le plus triste est que depuis le temps qu'on en parle, on ne voit rien venir sauf quelques petites retouches qui ne sont pas de grande influence sur la situation chaotique de la circulation et du stationnement en ville.