Cela est d'autant plus grave, que le véhicule bourré d'explosifs est une arme potentielle, entre les mains des terroristes d'Al Qaîda. C'est énorme! C'est énorme et c'est très grave! L'Algérie ne connaît pas le nombre de véhicules qui circulent sur son territoire. Entre l'Office national des statistiques et le département des Transports, on relève un écart de l'ordre de 1,4 million de véhicules! C'est ce qui ressort du cafouillage sur les chiffres avancés à titre officiel par les institutions publiques. Cela est d'autant plus grave, que le véhicule bourré d'explosifs constitue une arme presque imparable entre les mains des terroristes d'Aqmi. Ainsi, l'absence de coordination a la peau dure en Algérie. Cela est illustré par le méli-mélo des chiffres officiels rendus publics sur le parc automobile national. L'opinion publique ne sait plus qui croire. Chacun y va de ses propres chiffres. Le directeur général de l'Etablissement national de contrôle technique (Enacta), Abdallah Ghrieb, a affirmé jeudi dernier, que «le nombre de véhicules en Algérie s'élève à 5,5 millions». Ce chiffre dépasse de plus d'un million celui communiqué, la semaine écoulée, par l'Office national des statistiques (ONS). Cet organisme public a fait état d'un nombre «de 4,1 millions de véhicules existant en Algérie». Dans ce contexte, le responsable de l'Enacta qui s'exprimait à la Radio nationale, a également appelé à «l'unification des statistiques relatives aux véhicules en Algérie». L'incohérence ne s'arrête pas là. Selon le même responsable, «un total de 8925 véhicules sur les 2 millions ayant subi un contrôle technique entre janvier et septembre 2010 ont été retirés de la circulation». Or, plus de 50% du parc auto national est constitué de véhicules de plus de 20 ans. Une petite opération arithmétique montre qu'il y a plus de 2,5 millions de vieux tacots de plus de 20 ans d'âge. «L'âge moyen du parc reste très élevé: 57,42% des véhicules ont plus de 20 ans et seulement 22,36% ont moins de 5 ans», selon l'ONS. Le parc automobile algérien s'est renforcé, en 2009, de 200.000 véhicules supplémentaires par rapport à 2008 pour totaliser 4171.827 unités, selon les dernières données de l'Office national des statistiques (ONS). L'invité de la Radio nationale a souligné en outre que «le ministère des Transports dispose de chiffres puisés du fichier national des cartes grises». Cependant, il faut rappeler qu'en 2008, 20.850 véhicules neufs mis en circulation n'ont été immatriculés définitivement qu'en 2009, selon toujours les statistiques de l'ONS. M.Abdallah Ghrieb a par ailleurs fait savoir que 42.000 voitures sont «en sursis» et exposées à un éventuel retrait de la circulation. «Leur propriétaires bénéficiant d'un délai variant entre 15 et 30 jours pour réparer des défaillances techniques qui ne nécessitaient pas l'immobilisation immédiate du véhicule», a-t-il ajouté. Le directeur de l'Enacta a également fait état d'une dizaine d'agences de contrôle technique sanctionnées au 30 septembre 2010 pour avoir manqué à leurs responsabilités. Les sanctions vont d'un simple avertissement à la fermeture provisoire, de 1 à 3 mois avec des retraits d'agrément, allant même jusqu'au retrait définitif pour certains. En outre, le patron de l'établissement public a mis l'accent sur l'effort de rajeunissement du parc national de véhicules pour parer à la multiplication des défaillances d'ordre mécanique et réduire le nombre des accidents de la circulation. Il est relevé que «pas moins de 1/5 du parc auto a moins de cinq ans»...