Les paquets découverts à la mi-septembre et qui auraient été envoyés par Al Qaîda dans la Péninsule arabique (Aqpa), contenaient notamment des livres religieux et un disque dur d'ordinateur, mais pas d'explosifs, a indiqué un responsable US. L'envoi vers Chicago des engins explosifs découverts la semaine dernière avait été précédé d'un premier test par Al Qaîda à la mi-septembre, a indiqué lundi soir Washington, tandis que le Yémen s'engageait à un renforcement drastique de la sécurité de ses aéroports. Le Premier ministre britannique, de son côté, a évoqué une «menace accrue» venant de ce pays, après la découverte, vendredi à Dubaï et en Grande-Bretagne, des deux colis piégés en provenance de Sanaa. Les paquets découverts à la mi-septembre et qui auraient été envoyés par Al Qaîda dans la Péninsule arabique (Aqpa), contenaient notamment des livres religieux et un disque dur d'ordinateur, mais pas d'explosifs, a indiqué un responsable américain. «A l'époque, nous avons évidemment enquêté et, connaissant l'intérêt des groupes terroristes pour l'aviation, nous avons considéré la possibilité que Aqpa était en train d'étudier la logistique du système du fret», a précisé ce responsable. «Nous avons reçu des informations il y a quelques semaines permettant d'établir un lien potentiel entre ces paquets et Aqpa», a-t-il ajouté. «Dans ce cas précis, ils voulaient pister les colis en utilisant le système de suivi pour savoir exactement quand ils allaient arriver quelque part, comment régler le minuteur pour que la bombe explose au bon endroit, sans doute au-dessus de Chicago», a commenté sur ABC Dick Clarke, un ancien responsable de la lutte antiterroriste à la Maison-Blanche. Les autorités yéménites ont décidé pour leur part de fouiller toutes les cargaisons quittant le pays et de créer une unité spéciale chargée de la protection des aéroports. Elles ont en outre arrêté «de nouveaux suspects» et en ont relâché d'autres parmi des employés locaux des compagnies de transport aérien FedEx et UPS, interpellés samedi, selon une source des services de sécurité. Dimanche soir, les autorités yéménites avaient libéré une étudiante arrêtée la veille, victime d'une «usurpation d'identité». Le deuxième colis a été envoyé par un homme, selon une source des services de sécurité. A Londres, le Premier ministre David Cameron a sonné l'alarme. «A un moment où nous sommes à juste titre engagés en Afghanistan pour nous opposer aux terroristes là-bas, la menace en provenance de la péninsule arabique et du Yémen en particulier s'est accrue», a-t-il déclaré devant la Chambre des Communes, la chambre basse du Parlement. «Le fait que le dispositif (constitutif d'une bombe, Ndlr) ait été transporté du Yémen, vers les Emirats arabes unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, puis enfin les Etats-Unis montre l'intérêt à ce que le monde entier se regroupe pour faire face à ce problème», a-t-il dit. «Nous devons clairement faire tout notre possible pour travailler en collaboration avec nos partenaires dans le monde arabe afin d'éradiquer le cancer terroriste qui se dissimule dans la péninsule arabique», a-t-il ajouté. La ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May, a annoncé l'extension à la Somalie de la suspension des vols fret, évoquant des «contacts possibles entre Al Qaîda au Yémen et des organisations terroristes en Somalie». La France et la Grande-Bretagne, suivies lundi par le Canada et les Pays-Bas, ont interdit tout fret aérien venant du Yémen. Les deux colis piégés interceptés vendredi dans les aéroports de Dubaï et d'East Midlands, en Angleterre, étaient adressés à des lieux de culte juifs à Chicago. Celui intercepté à Dubaï et acheminé sur un vol passager de Qatar Airways contenait 300 g de pentrite, tandis que celui intercepté en Grande-Bretagne après avoir transité par l'Allemagne en contenait 400 g, d'après cette source. Selon la BBC, la découverte des colis a suivi un renseignement donné par Jabr al-Faifi, un ancien d'Al Qaîda au Yémen, qui s'est rendu aux autorités saoudiennes il y a deux semaines. Faifi est un ancien détenu de la base américaine de Guantanamo, qui s'était enfui au Yémen pour y rejoindre Al Qaîda.